L'année 2017-2018 a été marquée par de nombreuses réformes (ou effets d'annonce) dans l'Education nationale. Dans le désordre : dispositif devoirs faits, rentrée en musique, interdiction des téléphones portables dans les établissements, réforme du bac et du lycée, dédoublement des classes de CP en REP+, aménagements des programmes des cycles 2 et 3, etc. Gageons que 2018-2019 ne sera pas en reste de ce rythme effréné et voyons ce que le ministre pourrait bien avoir dans sa besace.

Les débats suscités en ce début d'année scolaire par la passation de nombreuses évaluations standardisées, à la demande du ministère, ont conduit le Crap-"Cahiers pédagogiques" à prévoir un temps de travail sur cette question lors de son assemblée générale en 2018. Des échanges nourris entre participants, on peut extraire un certain nombre de réflexions à poursuivre. Certaines peuvent déjà faire l'objet de notre vigilance.

L'enquête Pisa 2022 révèle une des plus importantes baisses de niveau chez les élèves de 15 ans en France. Quelles en sont les causes ?

Lancé en 2018, le diplôme national des métiers d'art et du design (DN Made) a vu sa deuxième promotion certifiée en juin 2022. Vivement critiqué lors de manifestations à l'hiver 2020-2021 par des élèves, des professeurs et des professionnels, ce diplôme menace-t-il le secteur d'un manque de main-d'oeuvre suffisamment qualifiée ?

Olivier Salerno est professeur d’atelier en lycée professionnel à Nice. Co-initiateur de l’appel « Préparons la riposte » (lire ci-contre), il explique pourquoi ce projet de réforme menace de fragiliser une institution publique déjà abîmée.

La réforme de l’école est un enjeu crucial de la sortie de guerre et de la reconstruction de l’Italie après 1945, une mesure phare de la défascisation et de la démocratisation de la société italienne. Camille Mahé s’attache à en identifier les acteurs, à en reconstituer les débats, à en étudier les formes (pédagogie et programmes) et à en souligner les limites. Le moment réformateur (1943-1948) s’inscrit dans le temps court de la transition du fascisme à la République mais également dans le temps long de la mémoire du Risorgimento, avec d’indéniables effets de continuité.

Début février 2020, le CRAP-Cahiers pédagogiques faisait, dans un communiqué de presse, un premier bilan, négatif, des épreuves communes de contrôle continu (E3C) et de la réforme du baccalauréat. Un avis que nous ne sommes pas seuls à partager. Tour d'horizon des derniers épisodes.

Le gouvernement s'apprête à révolutionner le secondaire , avec un présupposé très macroniste : les jeunes doivent façonner leur scolarité pour ne plus la subir. Qu'en pensent lycéens et enseignants? Plongée dans un lycée de Blois

Comment faire en sorte que les résultats de la recherche servent de point d'appui aux réformes en matière de politique éducative ? L'une des pistes évoquées au cours de la conférence de comparaisons internationales « La gouvernance des politiques éducatives », proposée par le Cnesco (Centre national d'étude des systèmes scolaires) en novembre dernier, serait d'instituer des lieux d'intermédiation, voire « de traduction », entre chercheurs, praticiens et politiques.

Daniel Bloch, ancien recteur, publie en cette rentrée 2022 aux Presses universitaires de Grenoble "Une histoire engagée de l'enseignement professionnel". L'occasion de faire le point avec lui sur cet enseignement, dont la ministre déléguée, Carole Grandjean, a annoncé une nouvelle réforme en 2023.

L’idée est ancienne de réformer le bac, et donc le lycée, afin de coller aux évolutions et aux besoins de la société. Sans remonter bien loin, disons depuis 2007, les professeurs d’histoire-géographie dont est Nicolas Ivanoff ont été confrontés à plusieurs réformes nommées d’après le ministre qui en fut l’instigateur : Darcos, Peillon, Blanquer. Celles-ci ont pris des chemins contradictoires : spécialiser ou « déspécialiser » les filières pour atteindre un même but : permettre aux élèves d’apprendre et d’être mieux armés pour leurs études supérieures.