Architecte de formation, Lukasz Wojciechowski s'est récemment lancé dans la bande dessinée, avec une approche graphique pour le moins déroutante. Lauteur polonais de 45 ans utilise AutoCAD - un logiciel de dessin assisté par ordinateur - pour mettre en scène l'intégralité de ses planches. Le résultat est surprenant, entre minimalisme et pureté de la ligne, absence de phylactères et nouvelle forme de narration en bande dessinée.

Sarbacane, dirigé par Frédéric Lavabre, est un éditeur indépendant qui fête ses vingt ans d'existence et ne cesse de nous offrir des albums de qualité, exigeants, atypiques et surprenants.

Chris Ware est un artiste surprenant. Dans sa catégorie, il est le seul. Depuis ses tout premiers livres, il mélange lisibilité extrême et rigueur esthétique au service d'histoires fortes en émotions. L'artiste y décortique les sentiments comme personne, dressant des portraits saisissants de ses contemporains. Récompensé à maintes reprises aux États-Unis comme en France, sacré grand prix du Festival d'Angoulême en 2021, il réalise également régulièrement de splendides couvertures pour la légendaire revue "The New Yorker".

Pour évoquer cet incroyable projet visant à fêter les 77 ans du journal "Tintin", nous sommes allés à la rencontre de Gauthier Van Meerbeeck et Didier Platteau, respectivement directeur éditorial du Lombard et éditeur aux éditions Moulinsart, à l'initiative de ce pavé de 368 pages. Le rendez-vous fut pris à cinquante mètres du célèbre siège des éditions Moulinsart, avenue Louise à Bruxelles. Tout un symbole !

Étant l'un des grands artisans du renouveau du journal "Tintin", avec les séries "Robin Dubois", "Léonard" et "Clifton" (à la suite de Raymond Macherot), nous trouvions intéressant de recueillir les propos de Turk au sujet de sa participation au collectif autour de cet hebdomadaire qui aurait fêté cette année ses 77 ans. Une participation qui rime aussi avec trois nouveautés : un "Léonard", un "Clifton" et la publication de "La Plus Grande BD du monde", un projet paru dans le journal "Tintin" de la belle époque...

Tant sur le plan personnel que professionnel, je connais Zep depuis trop longtemps pour imaginer une seule seconde une interview « classique » où il me ferait l'apologie de son nouveau "Titeuf", que nous attendions tous en cette rentrée littéraire 2023. L'année des 30 ans du personnage, j'ai donc trouvé intéressant de l'imaginer sous la forme d'un « Et si ? », histoire d'aller dans des domaines plus inédits tout en fêtant cet anniversaire. Le plus célèbre des Suisses en bande dessinée (et pas que !) s'y est prêté avec son esprit et sa disponibilité habituelle.

« Héros du chaos » : nous nous autorisons la vilenie de reprendre l'intitulé de l'exposition que lui a consacré le Festival d'Angoulême, en 2022, tant celui-ci visait juste. Gorgées de frénésie et d'horreur graphique, ses deux séries "Fire Punch" et "Chainsaw Man" dépeignent une humanité chancelante. Chez Tatsuki Fujimoto, le chaos se joue aussi à un autre niveau.

Toute la durée de l'entretien, Joann Sfar, de retour de quelques jours de vacances loin de sa table de travail, n'a quitté ni sa plume, ni son papier, ni son sourire, comme rasséréné. C'est que ce genre de sevrage ne lui arrive pas souvent, à lui qui envisage le dessin non pas comme une action mais comme un état favorisant le geste de créer. Le dessin comme manière d'être - et de vivre.

Le crayonné est une première étape très importante dans le travail de Juanjo Guarnldo, qui ne se considère pas comme un dessinateur spontané. Nous avons essayé d'en savoir plus sur sa manière d'aborder cette étape menant à la création de personnages, à la recherche d'attitudes et au découpage de sa planche, avant d'arriver au résultat final...

Avec son troisième roman graphique, "Regarde-les danser", Marie-Anne Mohanna donne la pleine mesure de son talent et semble avoir trouvé sa voie. Ce travail époustouflant est le fruit d'un parcours singulier entre études de droit, illustration et voyages initiatiques. Nous allons tâcher de vous le raconter par l'écrit.

S'il était un souffle, le dessin de Giacomo Nanni balancerait sans cesse entre la syncope et le chuchotement. Il est tout à la fois viscéralement cinétique et formé par des nuées de voix qui coexistent mais ne se mélangent jamais complètement - chacune laissant la place et le temps à l'autre de s'installer. Dans son oeuvre, ce sont les éléments du monde qui parlent sans hiérarchie, les hommes et les animaux, les végétaux et les minéraux ; c'est le monde qui se trace sans dégradé. Grâce à l'outil numérique ou uniquement grâce à ses mains.

D'une idée, d'un mot, Camille Lavaud Benito conçoit une image. De cette image, elle compose une affiche de film fictif. De cette affiche, sur laquelle elle a méticuleusement placé son décor, ses personnages, les noms des actrices, acteurs et techniciens, elle s'entoure pour imaginer la bande-annonce d'un supposé film - produit par une maison imaginaire elle aussi -qui prendra bientôt des chemins de traverse pour devenir une bande dessinée. Et de cette bande dessinée... Qui sait ?