Julie Boch enseigne la littérature et l'histoire des idées à l'Université de Reims. Spécialiste du XVIIIe siècle, ses recherches portent sur les interprétations et les réemplois des cultures antiques à l'époque des Lumières. Elle est passionnée par la littérature de voyage et par la montagne

Les évocations musicales à travers les différents types de romans, nouvelles, contes ou journaux, voire la prose d'idée, promettent toujours des leçons riches et variées, qui éclairent la littérature elle-même, mais aussi l'art et la société. La méthode adoptée ici consiste à relever, entre fiction, réalité (du journal intime à la chronique publique) ou réflexions éparses (de l'essai à la théorie), tout ce que les romanciers, en tant que témoins ou amateurs d'art, tirent du phénomène sonore et de sa mise en scène. Cette étude se fonde sur l'examen d'une quarantaine d'écrivains majeurs (Rousseau, Chateaubriand, Balzac, George Sand, Hugo, Zola, Huysmans, Gide, Proust...). Elle débute dans la France des Lumières, qui voit ses écrivains concéder à la musique une place active, aussi bien dans les habitudes sociales que dans les débats esthétiques ; elle se clôt dans les années 1920, qui voient à la fois la publication des Faux Monnayeurs (aboutissement et fruit d'une conception qui se réclame de formules musicales) et la mort de Marcel Proust, dont A la recherche du temps perdu constitue un monument, également sous l'aspect des relations qui unissent musique et littérature

Le portrait et le parcours de ce conservateur réformateur à qui rien n'échappait et qui, à défaut d'exercer le pouvoir, en fut l'observateur aigu. Louis Rouvroy, duc de Saint-Simon (1675-1755), est doué d'une plume aussi acérée que prolifique : à sa mort, ce styliste laisse derrière lui 173 cahiers mettant en scène 8500 personnages, et constituant ses "Mémoires"