Le dialogue avec Jean-Luc Nancy a commencé il y a plusieurs années? notamment autour de son ouvrage La Déclosion. Déconstruction du christianisme» (Galilée, 2005), dans lequel il inscrit sa réflexion dans le prolongement de la critique de la religion par Nietzsche ainsi que dans l'héritage de la «Destruktion» de la métaphysique opérée par Heidegger, puis par Derrida. La question de l'antisémitisme s'est d'emblée imposée comme étant l'impensé de notre civilisation occidentale.

La découverte récente d’un lot d’archives restées inédites apporte un éclairage nouveau sur le « socialisme de guerre » et ses acteurs. Parmi ceux-ci figure le conservateur de cette précieuse documentation (lettres et manuscrits) qui en fut à la fois le destinataire et l’auteur, Pierre Georget La Chesnais (1865-1948). En nous aidant de ces archives, nous avons pu retracer le parcours de cet homme de réseaux qui évolua dans divers milieux, littéraires et politiques.

Cette livraison de "Critique" rompt avec le format accoutumé. En lieu et place de l’ensemble thématique qui ouvre nos numéros, nous proposons à nos lecteurs un texte unique, exceptionnel par son ampleur et sa portée, qu’Alain de Libera consacre à Heidegger sous le titre « L’ Ad-venant du Dernier dieu : Heidegger à la fin de l’envoi ». A cela, plusieurs raisons. La publication intégrale des ouvrages de Heidegger – la gigantesque entreprise de la Gesamtausgabe – touche à sa fin. Le philosophe, on le sait, en a minutieusement orchestré le dernier acte : la divulgation de ses "Cahiers noirs".

"L'Obs" ouvre le débat autour de cette épineuse question. La parole est donnée à deux femmes parlementaires. Elise Fajgeles, député LREM et présidente du groupe d'amitié France-Israël à l'Assemblée nationale où elle siège dans le groupe d'études sur l'antisémitisme, déclare : "Parmi les causes de l'antisémitisme, il y a la destation d'Israël". Pour Esther Benbassa, sénatrice EELV, mais aussi universitaire spécialiste de l'histoire du peuple juif, l'initiative (d'associer antisionnisme et antisémitisme) lui semble très dangereuse.

Pour le député du Val-d'Oise Aurélien Taché, en charge des idées à La République en Marche, on ne combattra pas la judéophobie en désignant comme boucs émissaires les musulmans des quartiers populaires.

Agressions, tags haineux, lieux de mémoire profanés, vandalisme dans les universités, insultes sur les réseaux sociaux, dérapages dans les conversations : l'antisémitisme se propage. Matthieu Aron est allé à la rencontre des juifs de Paris, Strasbourg, Toulouse, qui, entre appréhension et affirmation, font face à l'immonde... Sommaire. Menacé comme un juif en France. Renforcer les sanctions. Comment enseigner la Shoah. Au pays du Capitaine Dreyfus. Danny Trom : "La gauche radicale n'a vu revenir l'antisémitisme".

L'antisionisme est « une incroyable aubaine », écrivait Vladimir Jankelévitch : « Car il nous donne la permission - et même le droit, et même le devoir - d'être antisémite au nom de la démocratie ! L'antisionisme est l'antisémitisme justifié, mis enfin à la portée de tous. Il est la permission d'être démocratiquement antisémite. Et si les juifs étaient eux-mêmes des nazis ? Ce serait merveilleux. Il ne serait plus nécessaire de les plaindre : ils auraient mérité leur sort.

C'est une pratique habituelle mais plutôt vaine que d’attaquer un adversaire politique en lui accolant un qualificatif supposé infamant, alors même que celui-ci représente son principal attrait aux yeux de ceux qui constituent sa clientèle. Quel intérêt de traiter Eric Zemmour de raciste, voire de demander aux tribunaux de le condamner pour ses propos sur les immigrés ou les musulmans ?

Yana Grinshpun est linguiste, analyste du discours, maîtresse de conférences en sciences du langage à l'université Paris-Ill Sorbonne- Nouvelle. Elle s'appuie sur les travaux du psychanalyste et philosophe Daniel Sibony et livre l'analyse suivante autour de la tenue de propos antisémites relevés dans la presse.