Attaquée par la concurrence et dépassée par le virage Internet, l'enseigne suédoise, n° 2 mondial de l'habillement, connaît des difficultés après deux décennies de succès. Et tente- tardivement -de rebondir.

Des criminels, des boxeurs et la fine fleur du hip-hop... Dans les années 1980, l'atelier de couture semi-clandestin de Dapper Dan fut un haut lieu de la mode afro-américaine. Mais ses contrefaçons et autres détournements de logos ont fini par lui attirer les foudres des grandes marques et une fermeture. A 73 ans, l'inoxydable styliste vient de rouvrir une immense boutique à New York. Avec l'appui de Gucci. Une reconnaissance officielle pour ce couturier qui, le premier, fit le pont entre le luxe et les cultures de la rue.

Les boutiques de vêtements organisaient déjà expos et conférences. Elles reçoivent aujourd'hui clients fidèles ou influenceurs autour de mets étudiés. L'expérience du repas fait désormais partie intégrante du storytelling des marques.

Durant la décennie 2010, l'enseigne de mode masculine Celio a perdu 2 points de parts de marché, passant de 7 à 5 % entre 2011 et 2021. Débordée par la concurrence, l'entreprise a subi la crise de Covid-19 de plein fouet et a dû subir une restructuration : un quart de ses 400 magasins ont fermé et 380 emplois ont été supprimés. Pour mettre fin à l'hémorragie, l'équipe dirigeante a été en partie renouvelée et un plan d'action a été dévoilé fin 2021.

Place d'Espagne, l'enseigne phare d'Inditex teste de nouvelles solutions omnicanales, tout en se rapprochant par ses shops-in-the-shop du modèle d'un grand magasin.

En 2022, la marque française de chaussures et vêtements de sport, ainsi que de maroquinerie, Lacoste a déménagé son magasin des Champs-Elysées à Paris, pour passer de 400 m2 de surface à 1600 m2. A travers cette opération, elle ouvre son premier flagship mondial. Un second ouvrira prochainement à Londres, et des projets sont étudiés en Chine et à New York. C'est le fruit de six à sept ans de travail pour retrouver la propriété de toutes ses marques et pouvoir présenter l'ensemble de ses assortiements. Des précisions à travers la visite du flagship.

Habillement, design, beauté, restauration... Sur le modèle de l'industrie du luxe, les marques de prêt-à-porter abordables se diversifient à leur tour.

Pour piquer la curiosité du public et promouvoir leurs nouvelles collections, les grandes maisons copient le système ddes jeunes créateurs. Et multiplient les boutiques temporaires.

Créée dans les années 1970 aux Etats-Unis, l'enseigne Urban Outfitters, où l'on peut acheter aussi bien une paire de Vans que le dernier Kendrick Lamar, est devenue le vecteur principal de la mainstreamisation hipster. Le multimarque, qui compte cinquante points de vente en Europe, s'implante ces jours-ci à Paris. Reportage à Londres au siège de la société.

La chute se poursuit pour le groupe français d'habillement et de chaussures Vivarte. En 2020, il va se séparer de sa dernière enseigne d'envergure, La Halle, qui représente deux tiers de ses ventes actuelles. Sept repreneurs se sont déjà manifestés pour reprendre les magasins concernés, ce qui devrait déboucher sur une vente "à la découpe". Vivarte paie ainsi le prix d'un endettement devenu trop fort depuis 2016, qui l'a obligé à se séparer de ses enseignes petit à petit. La crise du Covid-19 lui a porté un nouveau coup presque fatal.

Habituellement discret, le directeur général de H&M France revient pour "LSA" sur l'importance du retail physique, sa stratégie en temps de crise et nous livre sa vision de l'évolution du marché et les grands enjeux du secteur. Données chiffrées. Détails.

Les enseignes françaises de prêt-à-porter milieu de gamme sont engluées dans une crise qui s'est exacerbée avec le Covid et l'inflation.