La sortie sur les écrans de "2001 : l'Odyssée de l'espace" fut un choc pour les cinéphiles. Un jour de mai 1968, alors qu'à Paris les étudiants du Quartier latin s'agitent, Michel Ciment est à Londres pour la première du film, sort profondément bouleversé de la salle de projection, déambule plusieurs heures dans la ville sans pouvoir rejoindre son hôtel : "C'était pour moi comme une révolution dans le cinéma."...

Le manifeste agit-pop de Kubrick a traversé les époques en changeant constamment de statut et de qualificatif. Mais qu'en reste-t-il cinquante ans plus tard ?

Cannes fête les 50 ans de «2001 : l'odyssée de l'espace» ; la belle-fille du cinéaste raconte au "Point" la genèse du film culte.

De 17 à 22 ans, le futur cinéaste de "2001, l'Odyssée de l'espace", dont on fête le jubilé, a été photo-reporter pour le magazine américain "Look". Un album montre comment est né l'oeil du maître.

Vicente Molina Foix est romancier, poète, traducteur, auteur de nouvelles et critique de cinéma. "Kubrick en casa" relate sa collaboration avec Stanley Kubrick pour lequel il a rédigé les sous-titres en espagnol de : "Les Sentiers de la gloire", "Orange mécanique", "Shining", "Full Metal Jacket" et "Eyes Wide Shut". Tout a commencé en 1978 afin de préparer la sortie en salles en 1980 de la version originale d'"Orange mécanique".

C'est au printemps de 1980 que j'ai rencontré Stanley Kubrick pour la première fois, dans sa maison près de Londres. Il est agréable de recevoir un coup de téléphone d'un héros culturel, surtout quand il y en a si peu. Il n'est pas tout à fait exact que Kubrick soit un bizarre reclus, mais il est certain que si on va le voir, on va chez lui, où il travaille et règle ses affaires. Nous avons parlé de bien des choses ce soir-là, mais surtout de guerre et de cinéma. Il avait une idée très nette du type de film de guerre qu'il voulait réaliser, mais il n'avait pas d'histoire.