A l'heure où la pénurie de gaz guette le pays, l'idée paraît lumineuse : placer des déchets de l'agriculture et de l'élevage dans des méthaniseurs, provoquer leur fermentation et produire du méthane (CH4), capable de chauffer les logis ou de faire tourner des turbines pour produire de l'électricité. En la matière, la France part de loin : le biogaz représente actuellement moins de 1% de notre consommation de gaz et le territoire compte huit fois moins de méthaniseurs que l'Allemagne.

En France, près de la moitié de la consommation d'énergie se fait sous forme de chaleur : chez les particuliers, mais aussi dans l'industrie, les services publics... Quelles sont les pistes d'économie les plus prometteuses ?

Utiliser des déchets pour produire de l'énergie à faibles émissions de carbone, permettre aux agriculteurs de mieux vivre, améliorer les sols, créer des emplois non délocalisables : voilà les promesses de la méthanisation. Voici la réalité.

Dans la course à la décarbonation, villes et communes françaises sont de plus en plus nombreuses à se tourner vers les gaz verts. Le biogaz et le biométhane (résultat de la purification du biogaz), gaz à 100 % renouvelables, sont produits à partir de la fermentation de résidus agricoles et autres déchets organiques. Leur bilan carbone est quasi neutre, un atout pour les collectivités qui aspirent à la neutralité climatique. Elles utilisent le biométhane pour chauffer des bâtiments publics, à l’instar de Lyon. D’autres, comme Lorient, font circuler leurs bus grâce au bioGNV.