Avec sa multitude de lacs, la Suède est le pays rêvé pour bivouaquer et faire du canoë. Suivons le photographe Erwan Balança dans cette aventure tranquille.

Nastassja Martin a passé huit ans chez les Évènes, peuple vivant au nord de l'Extrême-Orient russe, et en a tiré "À l'est des rêves", le récit passionnant des possibles que dessinent ces vies, de ces autres manières d'habiter le monde. Fan de son travail, l'écrivaine et musicienne Blandine Rinkel, qui s'intéresse au sauvage et vient de signer le roman "Vers la violence", a rencontré l'anthropologue pour nous.

Lever le voile sur des espaces dont la discrétion est un gage de survie : le défi que s'est lancé Céline Clanet est à la mesure de sa passion pour le vivant. Tout a démarré avec un appel à 200 photographes via une commande de la bibliothèque nationale de France (BNF) et du ministère de la culture. Le thème ? « La radioscopie de la France : regards sur un pays traversé par la crise sanitaire ». La photographe a choisi de jeter un éclairage sur des lieux improbables, des lieux laissés à l'état naturel.

« Le Poème et le Territoire » propose de découvrir la Suisse romande, « vallée lyrique dans le monde » et partie francophone de la Suisse grâce à une vingtaine d'itinéraires - véritable géographie poétique - entre villes, coteaux et lacs. C'est bien à la fois de l'écriture et de la marche qu'il faut parler pour ces expériences esthétiques vécues depuis plus de deux siècles.

C’est dans un petit bois un peu déplumé longeant les voies ferrées, entre la gare SNCF et l’entrée cabossée dans la ville ancienne, que l’on a pu voir il y a peu le travail de Mario del Curto. Dans ce jardin délaissé mais très accueillant, le photographe suisse avait accroché ses grands formats à des planches, sommairement clouées – de vrais débuts de cabanes. Oiseaux, cigales, branches empoussiérées voisinaient avec les images de pommes de terre multicolores, les monstres et les mousses de Bomarzo, les cimetières, les palmes artificielles, les banques de graines et les papiers fleuris...

Cela fait deux siècles que l'Occident projette sur les pays du Sud ses fantasmes d'une nature vierge, débarrassée de ses habitants. Soutenue par les ONG internationales, la politique des réserves naturelles perpétue cette vision. Deux ouvrages nous l'expliquent.

Auteur acclamé pour ses récits de voyage, Sylvain Tesson a récemment adapté au cinéma son livre "La Panthère des neiges" (Gallimard, Prix Renaudot 2019). Lorsqu'on lui a rendu visite le 15 mars 2022, il venait de boucler un livre sur sa grande traversée des Alpes à ski, et s'apprêtait à partir en Syrie pour un "reportage archéologique". On s'est d'abord étonné que l'arpenteur du monde sauvage habite l'un des quartiers les plus touristiques de Paris, mais, dans son petit salon avec terrasse près du ciel, la vue et la lumière ont eu raison du bruit et de la foule.

Amitié. Le mot est mis en exergue dans la citation de William Blake qui ouvre le magnifique "First Cow", dernier film de Kelly Reichardt. Et l'émotion d'avoir été les témoins d'une profonde histoire d'amitié se poursuit longtemps après la fin bouleversante du film. Le sentiment amical, qu'il soit du côté de l'amour ou de l'empathie, y compris envers les animaux ou la nature, est le fil conducteur de toute son oeuvre. Mieux encore : le chemin le plus court, simple, direct et sans emphase pour atteindre une forme d'absolu.

Nul ne peut l'ignorer tant la couverture médiatique a été intense : 30 % des oiseaux communs ont disparu en France ces quinze dernières années ; les populations de vertébrés sur la planète ont chuté de 60 % entre 1970 et 2012 ; pas moins de 80 % des insectes ont disparu ces trente dernières années en Europe occidentale ; 98 % des insectes ont disparu en 30 ans sur l'île de Porto-Rico... Qui dit mieux ?! 100 %. En février dernier, la revue "Biological Conservation" annonçait la disparition totale des insectes et donc l'effondrement des écosystèmes d'ici un siècle.

Une nouvelle forme de lutte se développe pour favoriser l’installation d’espèces protégées sur des lieux menacés par des grands projets d’urbanisme. L’occasion de subvertir le terrain juridique tout en repensant ses liens au vivant par de nouvelles solidarités, y compris interespèces.

D'origine britannique, ce peintre autodidacte (1801-1848) s'est attaché à figer le sublime des espaces vierges américains, avant que le développement économique ne les voue à la disparition. Une fascinante vision, aussi mystique que pessimiste, que le destin de sa terre d'adoption.