Dans "Génération offensée", Caroline Fourest dresse l’inventaire des excès récents des politiques de l’identité et plaide pour l’universalisme, meilleur garant de l’équilibre entre égalité et liberté.

S'il est limpide dans ses mots, le président peut-il l'être dans sa lutte contre ceux qui divisent la République ? Sommaire. Le long chemin d'Emmanuel Macron. Elisabeth Badinter : "C'est la naissance d'un nouveau racisme". Rokhaya Diallo : "L'universalisme est aujourd'hui une posture". A Dijon et Paris, plongée au coeur des manifestations. Un mouvements à l'accent américain.

En faisant parler les paysans indiens, les "subaltem studies" contribuèrent, au début des années 1980, à donner voix aux oubliés de la domination coloniale et à questionner l'universalisme du savoir occidental.

Nous vivons à l’âge des revendications identitaires. Les communautés, les religions, le sexe et le genre se sont invités dans le débat politique de toutes les démocraties du monde – provoquant un effet de déstabilisation accentué en France, où la République se veut aussi universaliste qu’aveugle aux particularismes. Comment empêcher que ces débats s’enveniment ou tournent au dialogue de sourds ? D’abord, en remarquant que personne n’aime être renvoyé à ses origines, à sa couleur de peau ou à son orientation sexuelle.

En 1913, un projet grandiose de "Centre mondial" concentrant le meilleur de l'humanité enflammait les grands journaux. Soutenue par des mécènes, des chefs d'État, des prix Nobel, des grands noms de l'art et de la science ainsi que par des cohortes d'idéalistes, cette cité de papier, balayée par la Grande Guerre, aurait-elle pu sortir de terre ?

Depuis une décennie, les militantes intersectionnelles ont préempté le terrain de la lutte en évinçant les universalistes. Depuis les attaques terroristes du Hamas, elles sont plus que jamais critiquées. Le mouvement #MeToo les avait consacrées, le 7 octobre peut-il les déboulonner ?