L'armée a limogé plusieurs haut gradés pour corruption, et l'a fait savoir. Le patron de l'armée montre ainsi son impartialité et suggère au Premier ministre de démissionner.

Le sixième recensement a commencé, près de vingt ans après le précédent. Selon cet analyste, la surpopulation menace et c'est le principal danger qui guette le Pakistan, dans l'indifférence des hommes politiques.

Le gouvernement, qui soutient les Etats-Unis, peine chaque jour à contenir une foule qui en appelle de plus en plus au jihad. Etat des lieux dans un pays au bord de l'explosion.

En cinquante ans, le Pakistan, créé en 1947 pour regouper les musulmans de l'Inde, a trahi tous ses rêves. Querelles ethniques, affrontements religieux, corruption et violence sont le lot d'un peuple qui perd espoir.

Un pouvoir en déliquescence, une économie sinistrée, des groupes de moudjahidine islamistes prêts à toutes les aventures intérieures et extérieures, une armée disposant de la bombe atomique : le cocktail pakistanais est devenu explosif.

Devant l'échec des opérations militaires en Afghanistan, M.Robert Gates, secrétaire américain à la défense, a mis en cause, à la mi-janvier, les aides que trouveraient les combattants talibans sur le territoire pakistanais.

Malgré la levée de l'état d'urgence le 15 décembre 2007 par le président pakistanais Pervez Moucharraf, les élections législatives du 8 janvier 2008 se dérouleront sous haute surveillance. Car, au-delà des conflits politiques et attentats - au moins sept cent soixante morts en 2007 - l'état-major est bien décidé à conserver le contrôle du pouvoir.

Les militaires pakistanais se sont rangés aux côtés des Etats-Unis dans leur lutte contre le terrorisme. Mais iront-ils jusqu'à attaquer de front les groupes islamistes qu'ils ont créés pour contenir les partis démocratiques ?

Etat inachevé, nation frustrée : la clé du comportement pakistanais sur la scène internationale ne se trouve pas dans les affres d'une quête religieuse mais dans la crainte obsessionnelle de l'Inde.

Par faiblesse face aux fous d'Allah qui contrôlent un nombre croissant de mosquées et d'écoles coraniques, mais aussi par calcul politique à courte vue, le général-président pakistanais Pervez Musharraf, incapable d'entreprendre la démocratisation promise des institutions , a laissé son pays en proie à la déferlante fondamentaliste.

Même si sa popularité reste grande dans son fief électoral du Sind, même si celle du général-président Musharraf est en chute libre, l'ancien Premier ministre risque fort d'être perçue avant tout comme une créature de Bush, un instrument utilisé par Washington pour conserver le contrôle du Pakistan.

Le chef de l'Etat devra choisir entre une impossible coalition, la démission et une présidence symbolique...