Eve de Dampierre-Noiray, qui nous introduit à la poésie de l'Egyptienne Iman Mersal (née en 1966), proche d'esprit du grand Mahmoud Darwich, nous fait entendre ici une partition de même mélancolie. Eve de Dampierre-Noiray ouvre ces recueils de poèmes, tel, magnifique, celui intitulé « Une allée obscure où apprendre à danser ». Encore une affaire d'ombre. Qu'est-ce qui devait demeurer ainsi subtilement dérobé ? Simplement un désir très certain de ne pas céder la place au bavardage spectaculaire.

Le 4 novembre 2019, l'un de ces quatre auteurs recevra le prix Goncourt. Mais que valent exactement leurs livres ?

A bien y réfléchir, l'art de la critique littéraire pourrait se résumer à deux verbes d'action : lire et écrire. Lire vraiment, avec attention. Ecrire avec justesse pour transmettre son enthousiasme et ses réserves tout en s'appuyant sur une solide argumentation. Appliquer l'exercice à la littérature jeunesse en change-t-il la nature ? On voudrait penser que non : la littérature c'est la littérature.

Alors qu'il vient de mourir, et que les Editions Noir sur Blanc republient "Le Transport de A.H.", hommage rendu à George Steiner par son traducteur Pierre-Emmanuel Dauzat.

Le « petit Nobel de littérature » 2020, ainsi que l'on surnomme souvent le prix Andersen, a été décerné mardi 4 mai 2020 à l'auteure américaine Jacqueline Woodson et à l'illustratrice suisse Albertine. Une jurée, Viviane Ezratty, membre de notre comité de rédaction, revient sur le travail collectif qui a présidé à cette sélection et entrouve pour nous la porte de la salle des débats.

Bien avant qu’Internet ne vous offre la possibilité de vous décliner en avatars, des foules d’écrivains ont travaillé masqués derrière un nom de plume. Une fausse identité ? Pas vraiment : Proust ne dit-il pas que tout écrivain est double car il abrite en lui un être social et un artiste qui ne doivent pas se confondre ? Et l’art de la fiction ne consiste-t-il pas à écrire « je », « tu », « il » à la place d’un autre ? En ce sens, s’inventer un pseudonyme, c’est étendre son inventivité d’écrivain hors les livres, créer une enclave de fiction dans la vie réelle. Sommaire.

Lemaitre, Vigan, Bourdeaut... leur roman précédent a pulvérisé les ventes. Que valent les nouveaux crus ?

La question n'est pas de savoir si, en tant que lecteur (et critique), on est en plein accord avec un auteur - qui se trouve d'ailleurs être aussi critique. Il y a bien d'autres pistes à explorer : celle de la discussion, de la polémique bien sûr... ou plus simplement - plus benoîtement, diront certains - de la sympathie, de l'effort pour comprendre, sans forcément les partager, la logique, l'intelligence et la sensibilité de l'auteur, de l'autre donc.

"Ecrire sur la musique est comme danser sur l'architecture", aurait dit avec dérision Elvis Costello (lequel prête le propos à Martin Dull). Serait-ce oublier les aspirations à l'art total, à l'orphisme, ainsi que - plus généralement - les facultés synesthésiques de l'être humain ? Qu'on trouve leurs écrits bons ou mauvais (là n'est pas la question, d'ailleurs), tant de critiques et écrivains ne peuvent s'empêcher d'écrire sur la musique. A quoi répond ce besoin des passeurs de musique ?