Les comptines, les "Amstramgrams", ces petites machines à calculer faites de syllabes chantées pour savoir qui "s'y collera" ou qui sera le chat, ressemblent à des formules incantatoires et remontent à l'aurore des temps. Liées aux jeux enfantins, elles sont graines de poésie spontanée, se nourrissant des bêtes et des gens, et font de l'histoire sans le savoir. Traditionnellement, elles recouvrent toutes les régions de France et d'ailleurs, toute la terre des hommes, et elles sont sujettes à d'infinies variantes. Voici venu le temps de les recueillir, comme il a été fait hier pour les contes. Evocatrices de joie de vivre, elles entrent en dansant dans la poésie et deviennent textes de récitation à l'école avant de retrouver leur place dans la cour de récréation.