Coup de bluff, coup d'audace ou coup de poignard ? En prônant une alliance avec Bayrou avant le premier tour, l'ancien Premier Ministre a mis le feu à la campagne de Ségolène Royal.

C'est un livre passionnant que l'Express a lu en avant-première : l'ancien chef de gouvernement débat avec un autre ″ex″ de Matignon, Michel Rocard. De retour au pouvoir, il a aussi repris un échange de vieille date avec Nicolas Sarkozy.

Sommaire. Le tournant algérien. Rocard-Mitterrand : ils se sont tant haïs. Parlez-vous le Rocard ?. « Très vite, il a ébranlé nos certitudes », par Lionel Jospin. Une jeunesse française. Quand Rocard mettait les voiles. En un demi-siècle, ce grand intellectuel aura publié une centaine de tribunes et d'entretiens dans nos colonnes, et fait l'objet de plusieurs unes. « Qu'est-ce que le rocardisme ? », par Jacques Julliard « Ce que nous lui devons », par Manuel Valls. « Il faudra suivre son chemin », par Alain Bergounioux. Rocard l'économiste. Valls-Macron, la guerre de succession.

En annonçant que la dîme verte pourrait coûter 300 euros par an à la plupart des ménages, l'ancien Premier ministre n'a pas fait dans la dentelle. Mais son coup d'éclat était peut-être le prix à payer pour faire bouger les esprits

En 1980, à sept mois de la présidentielle, le champion de la deuxième gauche croyait que, dans son bras de fer avec Mitterrand, la force de l'opinion serait décisive. Mais la loi du parti a fait la différence.

Comme il n'existe pas, le "rocardisme" méritait bien un ouvrage. Et celui-ci s'approche de son non-objet avec autant de clarté que de compétence. Le "rocardisme" a été souvent célébré ou dénoncé sans être défini. Il est resté dans une sorte de flou entretenu par les controverses politiques, les priorités contingentes et les rapports de force temporaires. Michel Rocard avait le goût des idées mais guère celui des doctrines.