Que se passe-t-il avec l'autorité ? Après avoir été pourfendue durant tout le milieu du 20e siècle, voilà que sa disparition semble regrettée. Dans l'entreprise, à l'école, et même au sein de la famille ou de la cité, on déplore sans cesse une "crise" de l'autorité. Partout dans le monde, les partis dits autoritaires font des scores impressionnants, et les sondages d'opinion ne cessent de faire état d'une nostalgie généralisée pour l'autorité perdue. D'où vient cette demande contemporaine ? Et que désignons-nous, au fond, quand nous en appelons à un retour de l'autorité : l'ordre ?

Il y a cinquante ans, une des plus célèbres expériences de psychologie révélait le côté sombre de la nature humaine : la plupart des gens sont prêts à faire souffrir leurs semblables si on leur en donne l’ordre. Aujourd’hui, ces travaux résonnent comme une mise en garde contre la montée des régimes autoritaires.

Lors d’expériences menées en 1961, Stanley Milgram étudiait les comportements humains face à l’autorité. La polémique rebondit.

Il y a un peu plus de deux cent cinquante ans, Louis XV ordonne de dissoudre le parlement de Paris, en confrontation avec la monarchie depuis des décennies. Une victoire de courte durée pour le chancelier Maupeou.

Justice, police, éducation... La violence, qui rythme l'actualité, choque les Français. Sommaire. Mais où est passé l'autorité ? Tribunaux. L'ère du refus de punir. Maintien de l'ordre à la tchétchène. Hugues Lagrange : « Une perte de souci du bien commun ». Education. Enfants tyrans, parents envahissants... Jean-Pierre Chevènement : « Contre la violence, l'angélisme ne protège pas ».