Suroccupation, manque de personnel et de moyens... Alors qu'un rapport sur les dysfonctionnements de l'aide sociale à l'enfance recommande la fermeture des pouponnières, reportage dans une de ces structures qui se démènent pour accueillir le mieux possible les bébés placé

Selon la Convention internationale des droits de l’enfant, l’intérêt supérieur de l’enfant doit être "une considération primordiale" dans toutes les décisions qui le concernent. Mais en France, la politique familialiste a longtemps privilégié les droits des liens biologiques. Les lignes commencent à bouger et se heurtent à l’état désastreux de la protection de l’enfance.

Une nouvelle génération de militants et penseurs dénonce l'oppression que notre société ferait peser sur les enfants, sous prétexte de les éduquer ou de les protéger. Au point pour les plus radicaux de prôner la mise en retrait totale des adultes. Plongée dans une galaxie de pensée, non exempte de dérives.

En réaction aux scandales qui ont ébranlé l'accueil de la petite enfance et la protection de l'enfance, de nombreuses enquêtes pointent les défaillances du contrôle des établissements. Les départements sont sommés de prioriser la qualité d'accueil. Les départements, chefs de file de la protection de l'enfance, autorisent, financent et contrôlent les institutions. Les agents de La protection maternelle et infantile qui agréent et suivent les crèches, et ceux qui les inspectent sont souvent les mêmes.

"Comment peut-on se proclamer société lorsqu'on n'est pas capable de protéger les plus vulnérables ?" Ces derniers mois, d'anciens enfants placés ont interpellé les députés de la commission d'enquête sur les failles de l'Aide sociale à l'enfance. Errance de foyer en foyer, carences affectives, orientation subie, et souvent la rue une fois majeurs : les parcours heurtés de ces "oubliés de la République", comme ils se désignent, pénalisent leur vie à venir.