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Joachim Trier, "Valeur sentimentale"

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Numéros de page :
pp.91-97
Depuis près de vingt ans, Joachim Trier, ambassadeur du cinéma norvégien dès son deuxième long métrage, "Oslo", 31 août (2011), adaptation modernisée et désenchantée du "Feu follet", trace un parcours personnel. Après le retentissement international de son film précédent, "Julie (en 12 chapitres)", délicieuse comédie romantique qui révéla Renate Reinsve (récompensée à Cannes en 2021), il renoue avec elle pour une oeuvre plus mélancolique et chorale qui enchanta les festivaliers et remporta cette année le Grand Prix. Réminiscence des grandes sagas nordiques, du théâtre d'Ibsen et de certaines introspections bergmaniennes, "Valeur sentimentale" est un film sur le cinéma, avec Stellan Skasgârd en réalisateur sur le retour, Renate Reinsve qui incarne sa fille actrice et Elle Fanning, la star qu'il convoite pour son prochain film. Mais c'est aussi un récit universel sur les relations parents-enfants, magistralement mis en scène à travers les métamorphoses d'une demeure familiale. Le cinéaste s'est confié sur l'intimité de ce projet, ainsi que sur les influences qui l'ont guidé, de l'incontournable Bergman aux inattendus Ozu et Resnais.