Le |Monde du non-coté s'ouvre aux investisseurs particuliers
Bulletin : Le| Nouvel économiste 16 mai 2025
16 mai 2025
Numéros de page :
pp.8-9
En 2025, le marché des introductions en bourse (IPO) est gelé, ce qui empêche les investisseurs de profiter des dividendes des entreprises non cotées prospères comme Stripe et SpaceX. Cette situation met en lumière l'attrait croissant des marchés non cotés, qui ont vu leurs actifs sous gestion passer de 10 000 milliards à 24 000 milliards de dollars en dix ans. Les sociétés de private equity cherchent à attirer les investisseurs particuliers, une opportunité considérée comme majeure par des figures comme Marc Rowan d'Apollo et Larry Fink de BlackRock. Cependant, les actifs privés sont moins liquides, plus opaques et moins réglementés que les actifs cotés, ce qui pose des risques.
Traditionnellement, le private equity était réservé à une élite en raison de la complexité et de l'illiquidité des investissements. Les petits investisseurs, moins tolérants à l'imprévisibilité des flux de trésorerie et aux lourdeurs administratives, ont désormais accès à de nouveaux produits. Par exemple, le Blackstone Real Estate Income Trust (BREIT) et le Blackstone Private Credit Fund (BCRED) offrent des opportunités d'investissement avec des tickets d'entrée plus bas et des fenêtres de liquidité mensuelles. Ces produits ont connu une croissance rapide, mais leur succès dépend de leur capacité à résoudre des problèmes d'opacité et de liquidité.
Des indices de référence pour les marchés privés, comme ceux développés par MSCI, visent à améliorer la transparence. Par ailleurs, la législation américaine, notamment concernant les régimes de retraite, pourrait évoluer pour permettre une plus grande exposition aux actifs privés. Cependant, les actifs privés restent largement illiquides, et les tentatives de créer des fonds négociés en bourse (ETF) contenant des actifs privés posent des défis en termes de liquidité et de conformité réglementaire.
La démocratisation des marchés privés, bien que prometteuse, est complexe et risquée. Les gestionnaires de fonds doivent naviguer entre l'innovation financière et la réforme réglementaire tout en répondant aux besoins des investisseurs particuliers. Si les nouveaux produits échouent ou piègent l'épargne des particuliers, les conséquences pourraient être sévères. Les gains potentiels sont importants, mais les risques associés à l'illiquidité et à la complexité des actifs privés demeurent un défi majeur.