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De la géohistoire à la prospective

01 mai 2025
Numéros de page :
pp.71-81
Refusant l'idée que l'avenir serait prédéterminé, la prospective nous invite à le considérer comme un territoire à explorer (par la veille, l'anticipation...) et comme un territoire à construire (par les politiques, les stratégies...). Entre autres caractéristiques, la démarche prospective repose fondamentalement sur l'intégration du temps long, celui à venir, bien entendu, mais aussi le passé. Ceci tient au fait que, d'une part, de nombreuses variables déterminantes sont empreintes d'une grande inertie (celles relatives, par exemple, aux écosystèmes et aux changements démographiques) et que, d'autre part, seule l'analyse sur longue période permet d'éliminer ce que l'on nomme les effets de période afin d'appréhender les ressorts profonds des évolutions étudiées, la dynamique réelle des systèmes. Or, comme le montre Jean Haëntjens dans cet article, de nombreux travaux ont été publiés, ces dernières années, qui réinterprètent l'Histoire au regard des évolutions géographiques, environnementales, climatiques..., et donnent à voir de nouvelles clefs d'analyse des évolutions passées. La mise en lumière de ces nouveaux éléments ne laissera sans doute pas indifférents les prospectivistes et pourrait faire évoluer leurs propres outils d'analyse. Jean Haëntjens présente ici ces nouvelles lectures de l'Histoire et de la dynamique des civilisations, et leurs apports possibles aux travaux d'exploration de l'avenir.