Le 19 mars 2013, la Cour de cassation a annulé le licenciement d'une employée de la crèche associative Baby-Loup, située à Chanteloup-les-Vignes, qui avait refusé d'ôter son voile. ″S'agissant d'une crèche privée″ et ″en dépit de sa mission d'intérêt général″, la haute juridiction a considéré que le licenciement de cette salariée constituait ″une discrimination en raison des convictions religieuses″. La philosophe Elisabeth Badinter réagit.

En première ligne - n'en déplaise à toute appellation de "travailleurs de seconde ligne"-, les crèches hospitalières ont assumé un rôle particulièrement important à l'heure où la plus grosse majorité des structures collectives d'accueil du jeune enfant était fermée. Adaptation, sens de l'initiative, efforts non comptés et implication y étaient encore plus que d'habitude au rendez-vous : un travail extraordinaire au quotidien, plus sensé que jamais et ne pouvant que recueillir notre plus grand respect.

Si le travail social ou thérapeutique ne fait pas partie des missions premières de la crèche, pour autant lorsque les équipes se trouvent confrontées à des familles en difficultés sociales et psychologiques, un travail d'accompagnement peut être proposé. La tentative de soutien de la famille O. témoigne des possibilités qui peuvent être offertes à ces familles, mais aussi des résistances rencontrées.

Accueillir un enfant en structure collective, c'est accueillir également son anxiété, ses inquiétudes... Aussi, donner aux professionnels de la petite enfance des clés de compréhension permettra aux équipes d'opérer un travail de contenance pour réguler et métaboliser ces affects qui circulent dans la crèche.

Les parents préfèrent parfois du savoir-faire des puéricultrices de crèche l'image d'une "nounou" qui les renvoie à leur propre enfance.