La démocratie est toujours associée à l'idée de l'agora, de l'espace clos de la cité dans lequel le peuple délibère, en particulier en période de crise de la représentation, lorsque celle-ci apparaît comme une usurpation. Ce retour à l'agora, cependant, peut se faire aussi bien sur le mode d'une démocratie fermée et xénophobe que sur celui d'une réappropriation concrète de l'espace public : c'est à ces deux mouvements que l'on assiste aujourd'hui.

Comment comprendre les transformations de l'espace public à l'aune des mobilisations récentes, en Europe comme dans les pays arabes ? S'agit-il d'une nouvelle forme de démocratie ou d'une simple réplique des systèmes de représentation existants ?

Ilana Salama Ortar étudie les processus par lesquels la mémoire est effacée de l'espace public, plus particulièrement dans des situations d'urgence et de tension politique (immigration, exil, refuge), lorsqu'il y a perte d'identité.

Face à la mondialisation et à son cortège d'inégalités et d'uniformisation, d'autres modèles de développement existent, qui ne nient pas les facteurs humains et sociaux.

Analyse de l'apport du mouvement Nuit Debout, dans le sillage des mouvements contestataires précédents (Occupy, M-15, printemps arabes, etc.) pour oeuvrer à la naissance d'un réel modèle révolutionnaire contestataire.

C'est un lent grignotage. Dans les bureaux de poste, les gares, les aéroports, sur les plans d'aménagement urbain, au centre-ville comme à la périphérie, une même contrainte enserre insensiblement les usagers des espaces publics : le passage imposé au travers d'espaces marchands. Pour les promoteurs de cette métamorphose, la consommation, contrôlée et sécurisée, doit remplacer toute déambulation rêveuse.

Point sur le design sonore dans les villes françaises, en plein développement, que ce soit dans le cadre d'une démarche artistique, d'une stratégie commerciale ou d'une volonté de contrôle. ″Choisissez l'ambiance musicale de votre gare !″ Cette initiative lancée en mai par la SNCF aux usagers de ses lignes d'Ile-de-France dissimulait une intention moins innocente qu'il n'y paraît : les concertos de Mozart ou les nocturnes de Chopin visaient à éloigner les jeunes et les sans-domiciles-fixe. Encore balbutiant, le modelage de l'univers sonore des villes suscite une foule d'initiatives...