Poursuivant l’engagement de notre revue dans les mobilisations du milieu historien à propos des « archives essentielles », nous publions dans cette rubrique un entretien avec Christine Nougaret, auteure du rapport sur cette question commandé par l’ancien directeur des Archives de France, Hervé Lemoine. Réalisé en septembre 2017 alors que se développaient la polémique et la mobilisation des historiens et des chercheurs, nous en avions repoussé la publication de crainte qu’elle ne soit instrumentalisée.

Longtemps, les milieux universitaires et lettrés allemands ont échappé aux investigations menées sur les crimes de la période nazie : ceux qui n'avaient connu ni l'exil ni les persécutions, protestaient de leur innocence, disant avoir été victimes de la mise au pas forcée. Un nouvel état d'esprit a commencé à se faire jour avec le congrès annuel des germanistes qui s'est tenu à Munich en 1966 – un an après le premier "procès d’Auschwitz" : étudiants et jeunes assistants y appelèrent à inscrire dans leur champ d'étude une réflexion scrupuleuse sur le national-socialisme.

Ils se revendiquent ''indigènes" organisent des ateliers "non-mixtes'' pour parler de racisme, quitte à scandaliser. Qui sont ces enfants d'immigrés, qui mènent leur combat sur les réseaux sociaux et dans les universités ? Plongée dans une mouvance en pleine effervescence.

Cet article propose une analyse du quotidien des chefs de poste dans la circonscription de Cacheu (Guinée-Bissau) à travers l’analyse de leurs journaux de service. La mise en récit de leurs journées souligne à la fois le caractère répétitif de leurs tâches et la monotonie de leurs journées. L’écriture du journal est elle aussi répétitive et monotone, renforçant l’idée de stabilité du pouvoir colonial local. Néanmoins, la routine des chefs de poste est souvent brisée par des incidents ou des résistances, cassant par là même l’image d’un récit uniforme.

"Racialisé", "racisation", ''islamophobie"... Ce vocabulaire, qui s'est installé dans le débat public, est issu d'une mouvance qui gagne du terrain dans les facs. A tel point que les opinions divergentes n'osent plus s'exprimer... En complément, l'interview de Frédérique Vidal, ministre de l'enseignement : "Ils ne peuvent pas répondre à la discrimination par la discrimination".

Une biographie exhume une figure méconnue, Vinh San.

Dans un livre capital, l'historien Raymond Kévorkian documente le rôle joué par la Turquie dans l'élimination des rescapés arméniens et grecs du génocide de 1915-1916.

L’établissement dirigé par Franck Ferrand a ouvert ses portes en janvier 2023. La droite dure y a pris ses aises et étend en coulisses son influence dans le milieu culturel.

Visionnaire ou aveuglé ? Conquérant ou sous emprise? C'est un Napoléon fou d'amour que le réalisateur mythique porte à l'écran, non sans polémiques. Rencontre impériale. L'article se conclut par l'interview de Patrice Gueniffey, historien, qui déclare : "C'est le film d'Anglais... très antifrançais".

Dans une somme qu’il a coordonnée avec plus de deux cent cinquante chercheuses et chercheurs, l’historien retrace l’histoire « des » colonisations françaises – de multiples natures – au cours de quatre siècles. En soulignant comment le passé colonial de notre pays l’a façonné et continue à influencer notre manière de penser et de représenter le monde.

Longtemps assimilée à l’innommable en raison de ses responsabilités dans les désastres historiques du XXe siècle, l’extrême droite est en passe de ne plus être nommée du tout. Ce dossier, coordonné par Anne-Lorraine Bujon et Michaël Fœssel, vise à repolitiser la question de l’extrême droite en montrant, par une attention à son histoire et à son langage, que son idéologie demeure inégalitaire et antidémocratique. Sommaire. Nommer l’extrême droite, introduction. La mémoire défaite. Un nationalisme de supermarché ? L’héritage inavouable de l’empire Bolloré. Les faillites du langage.

Avec cette guerre lancée il y a un an, le président a délibérément sapé les fondations fragiles d'un Etat démocratique. Et faute de véritable alternative, il sera probablement réélu président en 2024. Comment trouver une issue ? Sommaire. Il mène une perestroïka à l'envers. Poutine n'est pas Lénine, cela ne pourra pas durer. Evgueni Prigojine : le vendeur de hot-dogs devenu chef de guerre. Humilier les généraux : une méthode à part entière. Président à vie ? Un régime et un peuple paranoïaques. L'empire russe doit mourir.