Dans un pays dévoré par la haine scintillent encore de rares éclats d'humanité, de compassion et de courage. Entre Bangui, la capitale centrafricaine, et le grand Ouest, voyage à la recherche des îlots d'espérance et de leurs héros anonymes.

L'intervention militaire française n'a toujours pas mis fin aux affrontements sanglants.

Erudit incomparable, Christian Jambet est un de nos intellectuels les plus discrets et les plus scrupuleux. Partisan du dialogue islamo-chrétien, il est, par ailleurs, très critique quant à une certaine tendance contemporaine au syncrétisme religieux qui prospère sur une inculture croissante. Pour lui l'ignorance de la tradition chrétienne est une des causes de la difficulté du dialogue avec les musulmans en Europe.

Avec la progression des Turcs ottomans en Europe, la croisade est à nouveau à l'ordre du jour. Elle n'est plus désormais l'affaire des princes, mais celle des papes. Comment l'expliquer ?

C'est l'anti choc des civilisations. Dans un archipel des Moluques où les deux communautés se font la guerre, chrétiens et musulmans du village de Sawai donnent une belle leçon de tolérance.

On les appelle ″mozarabes″ : ce furent, pendant cinq cents ans, les minorités chrétiennes d'Al-Andalus. Mêlés à la population musulmane, ils parlent arabe et semblent plus férus de poésie arabo-andalouse que de psaumes.

Longtemps, on en a parlé comme d'un combat légitime : le pape lui-même n'avait-il pas exhorté les chevaliers à se croiser ? Saint Louis ne s'était-il pas sacrifié ? Puis, le temps des contestations est arrivé. La prise de Jérusalem n'avait été qu'une boucherie, les Francs avaient même porté le glaive contre des peuples chrétiens. Aujourd'hui que les passions se sont apaisées, le moment est venu de revisiter ce mythe

Aujourd'hui encore, les épisodes sanglants que furent les croisades ne cessent de susciter la polémique.

Moins d'un siècle après leur fondation, les Etats latins d'Orient, rivaux et divisés, se lézardent dangereusement. En face, l'ennemi fourbit ses armes.