Au milieu du XIXe siècle, le naturaliste Charles Darwin affirme que le singe est l'ancêtre direct de l'homme. Nous savons aujourd'hui que nous sommes ses cousins et partageons avec lui un certain nombre de caractéristiques : vie sociale, sentiments. Sans oublier, bien sûr, la bipédie.

Lorsque l'enfant commence à marcher, c'est toujours un émerveillement pour ses parents, tout émus de voir leur progéniture faire son entrée solennelle dans la grande famille des six milliards de bipèdes. L'aptitude à la marche, ce geste si naturel identifié chez les premiers hommes il y a dix millions d'années, ne cesse d'étonner et d'alimenter les débats de la communauté scientifique.

Les australopithèques, il y a environ 5 millions d'années, maîtrisent la bipédie pour se déplacer au sol mais la course leur est impossible. Ils conservent toutefois des aptitudes arboricoles. Puis, avec l'acquisition d'une marche efficace et de l'endurance à la course, l'homme commence sa longue migration.

L'éminent paléontologue, qui a découvert Lucy en 1974, est formel : le redressement des premiers hommes est dû à un nouveau milieu, entraînant une adaptation, survenue il y a dix millions d'années.

La bipédie serait le propre de l'homme ? L'idée a fait son temps. L'étude des fossiles, l'observation des grands singes dans leur milieu et la recherche génétique nous révèlent aujourd'hui que la marche a précédé l'avènement de l'homme moderne.

Un brin provocateur, Pascal Picq fait redescendre l'homme du sommet de l'échelle où il s'était placé.

Le fémur d'un néandertalien archaïque vient de livrer un étonnant secret : il contient de l'ADN d'homme moderne. Preuve, selon des paléogénéticiens, que les ancêtres de " sapiens " auraient quitté leur berceau africain deux cent mille ans plus tôt que ce que l'on croyait.