Entretien sur la violence à l'école réalisé le 24 février 2004 à l'université du Québec en Abitibie-Témiscamingue avec Alexandre Beaulieu, professeur à l'unité d'enseignement et de recherche des sciences du développement social et humain, Rouyn-Noranda (Québec).

Mardi 20 avril, lycée Columbine, à Littleton, une banlieue chic de Denver, Colorado. En quelques heures, deux élèves, Eric Harris, 18 ans, et Dylan Klebold, 17 ans, sèment la terreur dans l'établissement, où ils abattent douze de leurs camarades et un enseignant avant de se donner la mort.

Au collège Maurice-Thorez de Stains, un début d'incendie vite éteint a servi de révélateur de tous les malaises d'un établissement de banlieue.

Au collège, la violence et le laisser-aller ne sont pas inéluctables, assure Daniel Bonneton, principal dans un établissement du Val d'Oise.

Remplacer les murs par des ponts, voilà le pari que tente Yves Guerre avec son théâtre-forum au coeur de l'école.

Des violences sexuelles perpétrées et subies par des jeunes à l'intérieur de l'enceinte scolaire. Ce constat à peine inimaginable il y a quelques années est devenu aujourd'hui une réalité. Les témoignages commencent à affluer et les chiffres parlent : 3,3 % des agressions dans les espaces publics ont lieu dans les établissements, contre 3,7% dans la rue.

Quand les problèmes de violence paraissent insolubles, les établissements scolaires n'hésitent plus à poser des caméras de vidéosurveillance, à surélever les grilles, à filtrer les entrées.

Plus vraies que nature, les scènes d'agression verbale ou physique produites par des comédiens devant les étudiants d'IUFM s'inspirent de situations vécues et vont leur permettre de mieux faire face à la violence de certains élèves dans leurs classes.

Le harcèlement est resté longtemps minoré et la France a accumulé beaucoup de retard. On a minimisé les faits et quasiment légitimé certains actes, "nécessaires à l'apprentissage de la vie", considérait-on.