Aujourd'hui, penseurs, économistes et entrepreneurs réconcilient sauvegarde de l'environnement, progrès et croissance. Enquête sur cette autre écologie, qui ne rime plus avec idéologie. Notre dossier, avec les contributions de Jean Tirole, Prix Nobel d'économie, Christian Gollier et Nicholas Stern. Sommaire. Les nouvelles solutions pour sauver la planète. Qu'attendons-nous ?, par Jean Tirole et Christian Gollier. Nicholas Stem: non à la "croissance au rabais" ! Inde : l'incroyable "Forest Man". Des coraux dans la dentelle. Pesticides : un sevrage compliqué.

Fruits du travail de l'homme il y a un demi-siècle, les lacs de la Forêt d'Orient, du Der-Chantecoq, de Madine et de Vouglans s'intègrent naturellement dans leurs paysages de plaines et de forêts. Et en sont devenus un élément clef pour le développement d'un milieu naturel extrêmement riche.

Activée par les ravages écologiques et les impasses du "système", une sensibilité nouvelle apparaît : le refus de la domination humaine sur la nature. S’opposant parfois à l’évidence supposée d’un égoïsme propre à l’espèce et célébrant, au contraire, les capacités d’entraide du vivant, cette entreprise de refondation anthropologique peut-elle s’inscrire dans une démarche politique d’émancipation collective ?

Les travaux, les attentes et les craintes autour de la ʾ Conférence de Paris sur les Changements Climatiques ¯ (COP21) qui se tient du 30 novembre au 11 décembre 2015 amènent nécessairement à poser la question : est-il déjà arrivé que des sociétés humaines soient ʾ allées dans le mur ¯ en ravageant leur environnement, commettant ainsi un véritable ʾ suicide écologique ¯, un ʾ écocide ¯ ?

Spécialiste de la biologie marine, Gilles Boeuf, qui a dirigé pendant sept ans le Muséum national d’histoire naturelle, est un ardent défenseur de la biodiversité. À l’heure où beaucoup d’espèces sont menacées, il pointe le rôle essentiel de l’homme dans la destruction de la chaîne du vivant. Mais aussi de sa reconquête. Interview.

Gènes, espèces, populations, écosystèmes, paysages : la biodiversité inclut tous les niveaux d’organisation du vivant et le souci de sa préservation. Le concept ayant émergé à la fin du XXe siècle dans la littérature scientifique, on est encore loin d’en comprendre toute la richesse et tous les mécanismes. Cependant, des mythes tombent. Ainsi, la forêt soi-disant vierge d’Amazonie était habitée à l’époque précolombienne.