Le système politique se congratule : il a une nouvelle fois fait obstacle à l'arrivée de l'extrême droite au pouvoir. Mais de grandes désillusions guettent la gauche et le centre si l'aveuglement collectif continue de leur faire ignorer les causes qui ont fait du RN le premier parti politique de France. Sommaire. Un grand ouf... et après ? Désindustrialisation : la "bataille de la production". Insécurité(s) : ni déni ni démagogie. Périurbain et ruralité : penser (et panser) la France dans son entièreté. Enseignement : l'urgence de réactiver le lien entre les Français et leur école.

Pour distinguer l'argot du patois, réconcilier les plumitifs des villes et les poètes des champs, notre linguiste prend les chemins de traverse qui passent par Tataouine direction Trifouillis-lès-Oies.

Dans "Se sentir mal dans une France qui va bien. La société paradoxale" (Editions de lJ\ube, 2019), le démographe Hervé Le Bras évoque la crise de confiance sans précédent des Français dans leurs institutions. Il s'interroge sur un grand paradoxe : pourquoi sommes-nous la nation la plus pessimiste d'Europe malgré un Etat providence qui est l'un des plus protecteurs ?

Symbolisé par la crise des "gilets jaunes", le mal-être des territoires ruraux en France a pris de l'ampleur en 2019. Souffrant de l'exode de leur population et de leur activité commerciale vers les villes, délaissés par les pouvoirs publics, ils souhaitent casser l'image négative qui leur est accolée et retrouver un certain dynamisme. Les élus locaux de ces territoires apparaissent en fer de lance de ce projet et ont accueilli avec optimisme le plan "Nos campagnes, territoires d'avenir" lancé par le Premier ministre. Il faudra toutefois des actions concrètes pour que la ruralité redécolle.

Existe-t-il toujours une opposition villes-campagnes, au-delà de l'imaginaire collectif sur ces territoires ? Le secteur périurbain, longtemps décrié comme symbole de l'individualisme, de l'étalement urbain, du règne de la voiture, avec ses zones pavillonnaires, est-il réductible à ces clichés ?

Afin d'attendre les objectifs de la transition écologique et d'adopter un modèle énergétique plus propre, les métropoles françaises sont obligées de s'associer avec les territoires ruraux qui les jouxtent. Ce sont en effet eux qui possèdent la majorité des ressources naturelles, et des espaces à allouer aux infrastructures naissantes. En contrepartie, les grandes villes s'engagent à soutenir la ruralité dans son développement, d'un point de vue financier et humain.

Il est l'anti-Christophe Guilluy. Là où le contempteur des métropoles se fait l'avocat d'une France périphérique sacrifiée sur l'autel de la mondialisation, Jacques Lévy met en avant le goût des autres qui régnerait dans le coeur des grandes agglomérations. Une "urbanité" et un esprit d'ouverture qu'il oppose à l'entre-soi des territoires péri urbains.

Dans "L'Archipel français" (éditions Seuil, 2019), réalisé avec le géographe Sylvain Manternach, le sondeur et analyste politique Jérôme Fourquet revient sur les bouleversements qui fracturent la société française depuis près de quarante ans. Il décrit une France entièrement fragmentée, morcelée par la "dislocation de la matrice catho-républicaine", gagnée par "une sécession des élites", divisée par "l'autonomisation des catégories populaires" et fragilisée par "l'instauration d'une société multi-culturelle".

Avec la crise sanitaire, leur taille humaine attire de plus en plus les habitants de métropoles. Un mouvement durable? Sommaire. La grande revanche des petites villes. Vannes, le nouveau "Cannes breton" ? Du sang neuf pour Cahors. Jérôme Fourquet : "Si une ville moyenne accueille 500 jeunes actifs, ça change sa physionomie". Salomé Berlioux, la pasionaria des campagnes. Vivre en Creuse et visiter le Louvre.