Comment le procès de Nuremberg, où furent jugés vingt quatre dignitaires nazis, a-t-il été filmé ? Dans un livre lumineux, l'historienne Sylvie Lindeperg analyse les choix et les angles d'un tournage impossible. Rencontre.

Vous tenez entre les mains le troisième numéro de "L'Avant-Scène Cinéma" consacré à l'oeuvre de Werner Herzog. Nous avons déjà publié dans deux numéros très anciens les découpages de "L'Enigme de Kaspar Hauser" (no 176) et d'"Aguirre, la colère de Dieu" (ce numéro 210 est épuisé, c'est dire la popularité jamais démentie de ce film ahurissant). Depuis, le cinéaste a poursuivi sa carrière à nulle autre pareille. Herzog est un aventurier qui a fait le tour du monde avec sa caméra.

Rarement un cinéaste se sera autant réinventé au fil de ses films, avec une prise de risques toujours renouvelée, avec une soif d'explorer toujours régénérée. Sa liberté, Alain Cavalier l'a conquise par la remise en question constante des codes du métier et la critique amusée des conventions de la production cinématographique. Pour lui, sa mue d'artiste est intimement liée à la mutation des appareils de prises de vues. De la Mitchell à la Panavision, du Hi-8 à la caméra numérique, comment ces appareillages monstrueux se sont-ils transformés en alliés organiques ?

Il s'est installé aux États-Unis sans parler anglais, s'est lancé dans l'électro armé d'une peluche, a magnifié les aventures d'un pneu. Cinéaste inclassable, il sort un "Daaaaaali!" complètement fou, incarné par six acteurs.

Cela fait 20 ans que David Geoffroy et Court-jus Production explorent les mystères de l’archéologie, à travers films et documentaires. Ce réalisateur en a ainsi écrit et réalisé une dizaine, principalement pour la télévision. Son dernier opus, "Néandertal, dans les pas d’une autre humanité", a récemment été diffusé sur France Télévisions. Habitué des prix du public et plébiscité pour son travail émouvant et sincère, il a répondu à nos questions.

En guise de contrechamp au dossier consacré au montage dans notre précédent numéro, Paul Hirsch et Walter Murch apportent leur point de vue américain d'artisans au service du Nouvel Hollywood. Leurs trajectoires similaires leur ont offert un point de vue privilégié sur l'évolution des images.

En septembre 2014, impressionnés par la puissance des "Combattants", son premier long métrage, nous avions tenu à rencontrer Thomas Cailley. S'il a tant tardé avant de tourner son second film, c'est qu'il voulait être à la hauteur de ses aspirations et trouver le sujet qui lui permettrait d'explorer ce mélange des genres si réussi dans son coup d'essai. Entretemps, Ad vitam, une mini-série pour la télévision, lui a permis de creuser certains thèmes (la filiation, le rapport à l'autre...) tout en découvrant de nouvelles conditions de tournage qui l'ont préparé à l'aventure du "Règne animal".

Marquant la réouverture du Musée national de la Marine, l'exposition « Objectif mer : l'océan filmé », visitable jusqu'au 5 mai 2024, déjoue l'écueil du thématisme grâce à une mise en valeur éblouissante d'une série d'appareils de la Cinémathèque française.

Nous l'annoncions en février dernier : la démarche du n°806 se prolonge avec l'exploration de filmographies marginalisées parce que féminines. Au sein du documentaire, dont l'économie est fragilisée, l'essai (étudié par Bamchade Pourvali dans un ouvrage récent) s'offre en genre sans codes qui repose, à son meilleur, sur des creux et des écarts, avec l'ambition de faire naître des idées chez les spectateurs à partir de la forme elle-même.