Battue aux législatives de 2017, l'ancienne députée écolo héberge aujourd'hui les touristes dans sa maison au milieu du vignoble, sur la route de Monbazillac. Une reconversion loin, très loin, des ors de la République.

L’écologie a-t-elle perdu ou gagné en influence politique entre 2008 et 2018 ? Difficile à dire, suivant la façon dont on considère que le système politique peut et doit appréhender l’écologie : faut-il privilégier la compréhension des enjeux, la reconnaissance des acteurs, le niveau des mobilisations ou la diffusion des grands débats liés à la préservation de la planète ?

Le rassemblement d’EELV à Poitiers a lancé la primaire destinée à choisir la candidature écologiste pour la présidentielle, que le mouvement estime avoir une réelle chance d’emporter.

Les cinq candidates à l’investiture écologiste pour la présidentielle ont pu présenter leur projet devant les caméras, à trois reprises. Premier tour de scrutin du 16 au 19 septembre.

Depuis la création du parti vert en 1984, les écologistes sélectionnent leurs candidats à l’élection présidentielle au moyen d’une primaire. Convaincus par les plus récentes « vagues vertes » des élections européennes de 2019 et municipales de 2020 que l’heure de l’écologie présidentielle est enfin venue, ils cherchaient cette année celui ou celle qui leur permettrait de faire d’une pierre deux coups : prendre le leadership d’une gauche éparpillée et perturber le duel annoncé entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen.

Matthieu Orphelin, porte-parole du candidat Yannick Jadot et proche de Nicolas Hulot, a été écarté de la campagne après de nouveaux témoignages contre l'ancien animateur, accusé de viol. Une décision qui illustre le zèle des écologistes en matière de féminisme... Jusqu'à l'excès ?

C'est une anecdote qui en dit long sur l'échec des Verts à la présidentielle : avec ses 34 habitants, le village de Montceaux-Ragny fut la principale conquête de Yannick Jadot, qui y est arrivé en tête avec 34 % des voix au premier tour. Pourquoi là, précisément ? Réponses ci-dessous.

Avec 13,5 % des voix aux européennes, Europe Ecologie-Les Verts est en position de force. Persuadé que l'écologie est le paradigme politique du XXIe siècle, leur chef de file, Yannick Jadot, pense prendre le pouvoir en s'affranchissant de la gauche : un Vert, version "nouveau monde".

Depuis les élections européennes, les politiques n'ont plus que ce mot à la bouche : "é-co-lo-gie". La thématique allèche évidemment les partis, mais porte en elle un choix politique majeur : en finir avec les dégâts de la mondialisation néolibérale.

Lors de leurs universités d'été, La France insoumise et les verts ont amorcé un dialogue courtois. Un flirt de raison guidé par la perspective des élections municipales, en mars 2020.

Porté par les sondages, le parti vert manque encore de candidats et d'expérience du pouvoir.

Il a entrevu son destin présidentiel il y a un an, un soir d’élections européennes. Tête de liste d’EELV, Yannick Jadot venait de décrocher un succès historique, consacrant les écologistes troisième force politique du pays. Douze mois plus tard, alors que les mêmes écologistes sont en position de conquérir plusieurs grandes villes aux municipales, l’eurodéputé pense toujours très fort à 2022. S’il se voit comme le plus présidentiable des verts, cet ancien de Greenpeace a du mal à confirmer sa percée et reste taxé d’arrogance et d’opportunisme par une frange de son parti.