Ces auteurs comptent parmi les plus gros vendeurs de BD en France. Ce succès trouve sa genèse dans un banal atelier parisien, en 2002. Réunis a l'initiative de Joann Sfar, les quatre dessinateurs ont oeuvré cote a cote douze ans durant. Unis autour d'un même humour et mus par une ambition dévorante qui leur a valu des jalousies, ces acharnés de la table a dessin ont contribué, a travers leurs planches ancrées dans le réel, à redessiner le paysage de la BD francophone. Et c'est bien sûr ensemble qu'ils se rendent au festival d'Angoulême a partir du 17 mars.

On ne comptera pas son âge en années de chat. Non par crainte de paraître irrévérencieux, mais plutôt parce qu'on a acquis la certitude que le chat imaginé par Joann Sfar gardera à jamais une âme d'enfant. S'il possède le langage, c'est par jeu, parfois par coquetterie, souvent par défi. Le chat parle en fait pour tous ceux qui veulent bien entendre ce qu'il a à dire. Depuis vingt ans et onze tomes du "Chat du Rabbin", sa langue, aussi aiguisée que la pointe de ses oreilles (et qui a les honneurs de pas moins de vingt-et-une traductions). est principalement interrogative.

"Vous connaissez peut-être", par Joann Sfar : drôle de roman sur les dangers des réseaux sociaux ou mise en scène surécrite de l'écrivain lui-même ? La rédaction de "L'Express" est divisée.

A 46 ans, avec plus de cent BD au compteur, des romans et des films, l'auteur-star du "Chat du rabbin" ne s'arrête jamais. Mais comment fait-il ? Enquête sur le cas Joann Sfar.

Toute la durée de l'entretien, Joann Sfar, de retour de quelques jours de vacances loin de sa table de travail, n'a quitté ni sa plume, ni son papier, ni son sourire, comme rasséréné. C'est que ce genre de sevrage ne lui arrive pas souvent, à lui qui envisage le dessin non pas comme une action mais comme un état favorisant le geste de créer. Le dessin comme manière d'être - et de vivre.

Joann Sfar fait son grand retour éditorial avec "Et Dieu riait beaucoup", son nouveau roman, une farce tragique autour d'un monstre sacré de la scène française, et "Riviera", un roman graphique terriblement noir. Rencontre autour de ces allers-retours entre littérature et BD avec un auteur remarquablement prolifique qui se refuse à se fixer aucune sorte de limites.

Disparu il y a cinq ans, le 27 mars 2018, l'espiègle philosophe a laissé une trace indélébile dans la vie de ceux qui l'ont approché et lu. Quatre personnalités l'évoquent pour nous.

L'auteur dessinateur publie "Que faire des Juifs ?", oeuvre chorale sur l'histoire de l'antisémitisme et formidable antidote à nos passions identitaires. Rencontre.

L'horreur des attentats du 7 octobre en Israël, l'horreur des attaques qui ont suivi à Gaza, l'horreur de la montée de l'antisémitisme en France et en Europe : Joann Sfar et Delphine Horvilleur ont eu recours au dessin et à l'écriture pour dire, affronter, penser ces tragédies. Avec leurs livres respectifs - "Nous vivrons" et "Comment ça va pas ?" -, chacun·e cherche à renouer le dialogue entre les peuples. Nous les avons rêuni·es pour un entretien croisé quelques semaines avant l'attaque de l'Iran sur Israël.