Quatre ans après "Jeune et jolie", François Ozon retrouve Cannes et Marine Vacth avec un thriller érotico psychanalytique sur la gémellité. Interview.

Trois mois après le remake de "Léon Morin, prêtre" ("la Confession"), où elle incarnait une jeune communiste tombée folle amoureuse d'un curé en soutane, Marine Vacth ne va pas mieux. Mais, dans "l'Amant double", où Dieu est freudien, c'est à un psychothérapeute en pull qu'elle choisit de se confesser. Film en compétition à Cannes 2017.

Le réalisateur adapte une pièce de boulevard des années 30 et propulse ses deux comédiennes, l'une en actrice ratée, l'autre en avocate géniale. Le résultat ? Une comédie sur la sororité aussi kitsch que contemporaine dont nous parlent le cinéaste et ses deux actrices principales.

Les films de François Ozon se suivent... et ne se ressemblent pas ! On sent pourtant dans sa filmographie une brillante alternance entre réalisme et théâtralité, entre drame et fantaisie. Avec "Mon crime", il exhume l'une de ces pièces du boulevard de l'entredeux- guerres qu'Alain Resnais chérissait aussi (de "Mélo" à "Pas sur la bouche"). Celle-ci, ponctuée "Mon crime !"... , signée Louis Verneuil et Georges Berr, créée en 1934 avec Edwige Feuillère, se référait à des faits divers dont l'opinion publique était friande, sur les femmes criminelles.

Plus de vingt ans après "Gouttes d'eau sur pierres brûlantes", François Ozon adapte à nouveau une pièce de Rainer Werner Fassbinder, mais en réalisant cette fois un remake, puisque l'auteur en avait tiré, il y a cinquante ans, un de ses films les plus célèbres, "Les Larmes amères de Petra von Kant". La principale modification opérée par Ozon est le changement de sexe du personnage principal pour en faire un alter ego de Fassbinder.

Dans "Peter von Kant", de François Ozon, l'acteur d'"Inglourious Basterds" et de "Jusqu'à la garde" campe un Fassbinder aussi puissant que fragile. Rencontre, en Bretagne, avec un comédien d'exception.

Dans ''Mon crime", comédie policière adaptée d'une pièce de théâtre, le réalisateur de "Grâce à Dieu" réunit notamment Isabelle Huppert, Fabrice Luchini, Rebecca Marder, Dany Boon, André Dussollier. Il s'explique.

Depuis son premier long métrage, en 1998, on sait que François Ozon est capable de passer avec aisance et talent d'un genre à l'autre. Il nous livre ses secrets de fabrication.

Il en est de certains films comme de certains mets : intrigants, ils commencent par flatter nos papilles, forts de leurs clins d'oeil à une certaine tradition, avant de réveiller nos palais par des saveurs bien plus personnelles. "Quand vient l'automne" est de ceux-là : s'appuyant avec malice sur le ressort archiclassique d'un plat de champignons toxiques, le 23e long métrage de François Ozon nous plonge résolument dans une atmosphère à la Simenon...

Avec "Grace à Dieu" le cinéaste donne la parole aux victimes du scandale pédophile de Lyon dans un film magistral qui mélange les genres (mélo, thriller et film-enquête). Il revient pour "Première" sur ce qu'il présente comme le "Spotlight" à la française.

Ozon ne signe pas le film dossier sur le scandale pédophile lyonnais qu'on attendait, mais un théorème sur la fragilité masculine et le désir de reconstruction porté par trois acteurs à la puissance stupéfiante.

Si les actrices de plus de 50 ans sont souvent invisibilisées à l'écran, François Ozon n'hésite pas à leur confier des rôles décoiffants, loin des stéréotypes.