"Sans filtre" commence à peu près là où "The Square" finissait par trouver son ampleur, c'est-à-dire au beau milieu d'une scène de semi-nudité masculine. Devant le galbe des torses, la pleine santé pectorale, une gêne comique finit par s'installer.

Accueillie à l'aéroport par le service de relations publiques du nouveau blockbuster dont elle est l'héroïne, Mira Harberg (Alicia Vikander) est conduite en limousine dans un luxueux hôtel parisien. Avant même qu'elle ait pu déposer ses valises, la liste de ses apparitions promotionnelles est passée au crible. Prise en charge, c'est-à-dire dépossédée de son temps et presque d'elle-même, l'actrice n'est cependant pas à Paris pour "Doomsday", une aventure "par-delà le temps et l'espace", mais pour un projet audacieux, en rupture avec ce que le début de sa carrière laissait présager.

Alors que Splendor Films ressortait cet été "Hurlements", Joe Dante venait à Paris présenter ce qui reste son film le plus subtilement critique envers les évolutions des médias, et des images en général, dans les années 80. L'occasion d'interroger ce que l'épouvante de l'époque anticipait du contemporain, et ce qui reste précisément des puissances du cinéma de genre.

Magnifique et pour une part encore secrète, l'oeuvre de Douglas Sirk, peuplée de personnages aussi tiraillés qu'il a pu l'être entre l'Amérique et l'Europe, la splendeur et la mesquinerie, est à l'honneur à la Cinémathèque française, tandis que sept de ses longs métrages allemands ressortent en salles. Sommaire. La réserve américaine de Douglas Sirk. Sirk, dans l'interstice. Portrait du cinéaste en fille perdue.

Avec "Simple comme Sylvain", Monia Chokri signe cet automne son troisième long, une comédie sentimentale savoureuse sur les astreintes de la conjugalité. Tout à tour actrice et cinéaste, elle nous parle du cheminement de son désir à l'intérieur du cinéma. Et aussi des divergences de sensibilité entre le Québec et la France, en matière de féminisme, d'organisation sociale ou de sensibilité formelle.