La justice va-t-elle manquer son rendez-vous avec l'Histoire? Suspendus en raison du Covid-19, les débats s'enlisent.

Les raids de groupes armés se multiplient dans la province du Cabo Delgado depuis 2017. Fin mai, deux attaques y ont ainsi provoqué la mort d’une vingtaine de soldats. Dans un contexte de pauvreté généralisée, le gouvernement du Front de libération du Mozambique (Frelimo), au pouvoir depuis l’indépendance en 1975, peine à écarter cette menace malgré le soutien très actif du Rwanda.

À l'heure où s'écrivent ces lignes, les belligérants étaient tous deux accusés d'avoir violé le cessez-le-feu conclu sous l'égide de Donald Trump. Si les frappes menées par l'Etat hébreu, depuis le 13 juin, puis par les Etats-Unis le 21 juin, semblent avoir affaibli le régime de Téhéran et son programme nucléaire, la capacité de nuisance des mollahs et de leurs soutiens reste à déterminer. Et le changement de régime ô combien hypothétique.

Il y a dix ans, triste anniversaire, quelque 150 personnes étaient tuées dans des attentats sur le sol français. Le procès-fleuve du 13 Novembre, de septembre 2021 à juin 2022, en a ravivé la mémoire. Entre-temps, le président Macron a lancé l’ambitieux projet d’un Musée-mémorial du terrorisme. La Mission de préfiguration de cet établissement, présidée par l’historien Henry Rousso et dirigée par la magistrate Elisabeth Pelsez, nous a accompagnés dans notre entreprise éditoriale. Car l’histoire du terrorisme s’est enrichie des travaux de juristes, d’anthropologues, et même de neurologues.

Les insurgés multiplient les attaques, qui touchent désormais l’ensemble du pays. La crise sécuritaire, brandie comme argument par les militaires pour justifier leur prise du pouvoir en 2020, ne semble pas se calmer.