Pour l'emporter à Paris face à Anne Hidalgo, la candidate UMP devra séduire les bobos et les écolos, sans s'aliéner la droite dure, qui ne désarme pas.

A Villeneuve-sur-Lot comme hier dans l'Oise, c'est le Front national qui concurrence désormais l'UMP au second tour.

A l'UMP, celui qui fut le sulfureux conseiller de Sarkozy à l'Elysée est devenu, plus qu'un témoin, le repère d'une recomposition.

Nicolas Sarkozy a réussi une incroyable opération de com ! Mais il n'a pas changé. Revanchard, il en veut à la terre entière. Et, s'il domine toujours à droite, il a moins que jamais l'image d'un rassembleur.

Beaucoup à droite estiment que l'ancien président fut un piètre réformateur. Mais, hormis Fillon par la bande, rares sont ceux qui s'aventurent sur ce terrain miné.

Le président de l'UMP est increvable. Confirmé à la tête de son parti, il rêve déjà de nouvelles conquêtes. Confidences.

Pourquoi son appel du pied au FN ? Pourquoi il s'est obstiné ? Pourquoi Copé et Baroin, contrairement à Raffarin, ont choisi de le ménager tandis que Sarkozy se tait ?

Juppé ? Fillon ? Sarkozy ? Officiellement son coeur balance. En fait, le choix du député-maire UMP de Troyes est presque fait...

Qui sera le prochain Hollande, l'autre Valls ou le futur Montebourg ? A l'UMP, barons et baronets se contentent désormais de simples jeux de rôle. Plongée dans les courants d'une droite sans chef ni tête.

Depuis qu'il est arrivé à la tête de l'UMP, le secrétaire général déroute, y compris ses amis. Trop à droite ? Trop brutal ? Et si son principal défaut était d'être obsédé par son propre destin...

Au premier tour des cantonales, l'extrême-droite a presque fait jeu égal avec l'UMP. A un an de la présidentielle, l'avertissement pour Sarkozy est sévère.

C'est l'histoire du siphonneur siphonné. En enfourchant les thèmes de l'extrême-droite pour récupérer l'électorat frontiste, Nicolas Sarkozy a précipité une partie du sien dans les bras de Marine Le Pen. Mais la gauche aurait tort de s'en réjouir. La montée du Front national témoigne aussi de ses propres difficultés à rassurer les couches populaires, malmenées par la mondialisation.