Avec "Sous le règne de Bone", son huitième roman traduit en français, Banks-le-rebelle met une nouvelle fois du vinaigre sur les plaies de l'Amérique. Sur fond de rock grunge, il raconte avec fougue et humour le désespoir des kids drogués au crack et à MTV.

Cet écricain de 52 ans est la nouvelle coqueluche de l'intelligentsia américaine. Quelle revanche pour celui qui fut plombier, étalagiste et vagabond !

Russel Banks imagine la trajectoire d'une gauchiste américaine qui passe de la défense des opprimés à celle des chimpanzés.

C'est un sentiment double, de remords et de honte, qui pousse la narratrice à nous raconter son histoire et il est probable que, par cette fiction politico-historique qui se passe, pour l'essentiel, au Libéria, et qui donne à l'auteur l'occasion de vilipender l'Amérique impérialiste et capitaliste, Russell Banks ne detesterait pas provoquer ce même sentiment double chez les Américains.

Sans jamais se départir d'une réelle humanité, Banks met en pièces le rêve américain. Tantôt mordant, tantôt compatissant, son dernier recueil de nouvelles est à l'image des chiens qui le traversent.

Dans un de ses romans majeurs, écrit dans les années 1980 et qui vient d'être retraduit en français, l'écrivain américain raconte la tragédie des migrants et, avec trente ans d'avance, le malheur en Haïti. Entretien.

Issu d'une famille modeste et minée par un père violent, Russell Banks se voue aux âmes exclues ou déçues par le modèle américain, dans leur misère comme dans leur grandeur.

Revenant sur certains de ses voyages passés, le romancier américain en profite pour s'interroger sur ses engagements amoureux, politiques, littéraires. Un récit sincère où l'on suit la trajectoire d'un jeune séducteur devenu l'auteur lucide d'aujourd'hui.

Dans ce monde interconnecté où chacun vit seul la même solitude, être humain, pleinement humain, ce sera retrouver ou entretenir ce ″lointain souvenir de la peau″ qui nous relie aux autres et oser les croire, oser leur faire confiance, oser construire quelque chose avec eux.

Romancier de grand talent, Russell Banks fait paraître un recueil de nouvelles qui n'est pas à la hauteur de ses livres précédents, et qui semble même aller à leur encontre.