Fini le centre mou ! Pour desserrer l'étau de l'UMP et du PS, le leader de l'UDF part à la présidentielle, bannière au vent. Redomontades ou début de la reconquête ?

Finis les complexes et tant pis si le microcosme continue à le regarder de haut. Le président de l'UDF se définit comme "le candidat central et républicain", manière de dire qu'à ses yeux ni Sarko ni Ségo ne tiendront la distance.

C'est la somme des humiliations que le parti chiraquien lui a fait subir qui l'a poussé à s'émanciper. Désormais il est prêt à tout : à tendre la main à la gauche s'il affronte Sarkozy au second tour, ou à s'entendre avec la droite si le rêve passe.

Bayrou, nouveau roi des salles de profs ? En fait, c'est moins lui qui séduit que la gauche qui ne parvient pas toujours à convaincre...

Ils sont cadres sup, de droite, ils ne supportent plus le candidat de l'UMP. Du coup, ils se tournent vers Bayrou. "Comme lui, disent-ils, nous sommes des rebelles !".

"Il n'a de modeste que ses origines", dit un de ses anciens proches. Le candidat UDF, qui juge Ségo inepte et Sarko inapte à gouverner, a une certaine idée de lui-même.

"Il faudra un nouveau courant politique, démocrate. Les sociaux-démocrates auront leur place dans le rassemblement que je prépare. J'ai eu tôt le sentiment qu'il y avait un tiers état. J'ai une confrontation nette de projet de société avec Nicolas Sarkozy, pas avec Ségolène Royal. Je serai un président réformateur, comme j'ai réformé l'Education national."

Jusqu'au 6 mai 2007, le candidat centriste pourrait ne pas choisir. Mais après la présidentielle viendront les législatives...

En confirmant sa stratégie d'autonomie, le leader centriste entame sa traversée du désert sans les députés qui l'avaient suivi en 2002 et 2007. Dur !

Le président du MoDem est aujourd'hui au comble de la popularité. Mais, à chaque législative, il laisse de nouveaux députés au bord du chemin.

Battus et pas toujours d'accord, le leader centriste et sa conseillère continueront ensemble. Comme d'habitude.

Fançois Bayrou, candidat UDF, ne cesse de voir sa cote de popularité monter, dans les sondages et les médias, tandis que Jean-Marie Le Pen est redouté.