Entre le libéral et le social, le nouveau chef du gouvernement tente de lever les obstacles à l'embauche. Et de faire oublier son affrontement programmé avec Sarkozy.

Qu'y a-t-il de commun entre "BHL" et Maurice Druon, Daniel Rondeau et Edwy Plenel, François Nourissier et Jean-Christophe Rufin ? Ils constituent le réseau littéraire et intellectuel du Premier ministre-écrivain. Aude Lancelin le décrit pour la première fois.

Surfant sur l'affaire Danone, il a retrouvé son parler naturel : fortement gaullien. Au risque, après des débuts dans la sobriété de paraître céder de nouveau à la griserie du verbe.

Imposé par ordonnances et conspué par la gauche, le "contrat nouvelles embauches" est un ballon d'essai. Le Premier ministre, qui rêve d'un lifting libéral du Code du Travail, n'a pas droit à l'échec.

Villepin s'était donné cent jours pour rétablir la confiance. Elle n'est pas revenue : tous les clignotants sont au rouge et jamais les Français n'ont été aussi pessimistes.

Plus que jamais décidé à être présent en 2007, le patron de l'UMP doit désormais compter avec la montée en puissance du Premier ministre.

Le président de l'UMP voit la France telle qu'elle est, avec ses chômeurs, ses exclus, sa dette. Pour la faire redémarrer, il préconise d'"essayer ce qui marche ailleurs" et appelle à la création d'un "nouveau modèle sociale".

Moins d'impôts pour les classes moyennes, moins d'ISF pour les riches, et même un coup de pouce à la prime pour l'emploi, la réforme Villepin offre des cadeaux à tous les Français.

Jusqu'ici Villepin semblait avoir imposé son rythme et son style. Paradoxalement, c'est au moment où pour la première fois il devance Sarkozy dans les sondages que les cafouillages gouvernementaux et le pessimisme des Français le rappellent sèchement à la réalité.

Pour cet homme de cabinet qui n'a jamais affronté le suffrage populaire, la crise actuelle est son vrai baptême de feu. De là à dire que Villepin éteint les incendies que Sarko a allumés...

Code du Travail, 35 heures, licenciements... Dominique de Villepin s'attaque à toutes les icônes de notre modèle social. Malgré les protestations des syndicats, le Premier ministre fait le pari de la déréglementation et d'un libéralisme à la française.

Derrière la volonté affichée du Premier ministre de lutter contre le chômage des jeunes se cache un objectif plus prosaïque : gagner ses galons de présidentiable.