Un vaste chantier de démolition des murets qui rendaient le cours d'eau navigable au XIXe siècle va permettre au plus long fleuve de France de retrouver son cours naturel. La biodiversité du milieu fluvial en sera renforcée.

Plus qu'une catastrophe naturelle ? Les inondations qui ont frappé le Pas-de-Calais cet hiver montrent les limites d'un système de régulation des eaux aussi ingénieux qu'obsolète. Et s'il fallait se rendre à l'évidence : l'humain va devoir commencer à reculer devant le réchauffement climatique.

Dans ce département, traumatisé par des inondations à répétition, la montée des eaux a été accentuée par l’artificialisation des sols. Alors que le changement climatique va accroître le risque de crues, des sinistrés réclament l’expropriation de leurs maisons.

Un décret complète les prescriptions pour la mise en oeuvre de la compétence de gestion des milieux aquatiques et de prévention des inondations (Gemapi). La compétence Gemapi a été confiée aux intercos, qui peuvent toutefois transférer tout ou partie des missions à des syndicats mixtes. Ces syndicats peuvent prendre la forme d'établissement public d'aménagement et de gestion des eaux, ou d'établissement public territorial de bassin.

Dans le Val-d’Oise, un cours d’eau longtemps enterré a été remis à ciel ouvert. Dès cet été 2023, ses berges arborées seront accessibles aux habitants des banlieues alentour. Des initiatives similaires se multiplient aux quatre coins de l’Hexagone : en revenant sur plus d’un siècle de travaux visant à contenir et à canaliser les rivières urbaines, elles redonnent à l’eau un rôle central dans la ville.

Entre inondations et sécheresses à répétition, l’eau n’en fait qu’à sa tête. C’est peut-être parce que nous avons trop voulu la contrôler en canalisant les rivières désormais coupées des milieux qu’elles traversent pour y implanter villes et cultures. Dans leur livre "Rendre l’eau à la terre. Alliances dans les rivières face au chaos climatique", le philosophe Baptiste Morizot et l’artiste Suzanne Husky montrent qu’en regardant vers le passé, en enquêtant sur le temps profond, on comprend que le vivant, humanité incluse, a tout à gagner à une reconnexion des cours d’eau à leur environnement.