C'est en lançant le nom de "Jéricho", le 10 juin, devant des émissaires israéliens, que Yasser Ararfat a fait basculer la négociation. Josette Alia raconte comment se sont déroulées les discussions secrètes et dans quelles conditions devrait s'appliquer l'option "Gaza-Jéricho d'abord".

Ce sont souvent les hommes politiques les plus "durs" avant leur arrivée au pouvoir qui mettent fin à la négociation à des conflits qui paraissaient sans issue.

Les attentats de Jérusalem et Haïfa étaient-ils, pour Israël et pour les Etats-Unis, en guerre contre le terrorisme, la ligne rouge que les Palestiniens ne devaient pas franchir ?

Même si Arafat a commis des erreurs, la politique d'Ariel Sharon mène au pire. La reprise du processus de paix est possible, mais elle doit être précédée par un cessez-le-feu surveillé par des observateurs américains et européens, estime le ministre palestinien Nabil Shaath.

L'impasse actuelle a provoqué le réveil du camp de la paix, en Israël comme chez les Palestiniens. Mais sans pression américaine, le cycle des affrontements risque de se poursuivre.

Le Premier ministre israélien envisage une vaste opération militaire qui permettrait à Israël de rectifier ses frontières tout en provoquant l'exode de dizaines de milliers de Palestiniens.

Au fur et à mesure que les morts s'accumulent, l'opinion publique israélienne se polarise entre ceux qui répètent qu'il n'y a pas de solution militaire et les partisans de la guerre à outrance, qui gagnent du terrain.

Arafat et Sharon le répètent : sur le principe, ils souhaitent l'un et l'autre un arrêt des hostilités. Mais les conditions qu'ils posent sont loin de faciliter la mission du général Zinni.

Si le premier ministre israélien continue de s'acharner sur Arafat privé de téléphone, d'eau et d'électricité, c'est parce que cela fait partie de son grand projet visant à détruire ce qui reste des accords d'Oslo.

Officiellement, l'opération Rempart vise à éradiquer l'"infrastructure terroriste" responsable des attentats en Israël. Mais elle dissimule une autre offensive, dont l'objectif est de démanteler les institutions palestiniennes et de ruiner le crédit personnel de Yasser Arafat.

Les partisans d'un retrait des territoires occupés pour assurer une "vraie sécurité" à Israël ne désarment pas, mais leurs voix ont du mal à se faire entendre dans le concert de celles qui appuient, pour lutter contre le terrorisme, la politique purement militaire d'Ariel Sharon.

En attaquant la Syrie, Sharon cherche à apaiser son opinion publique après le terrible attentat de Haïfa, tout en signifiant qu'Israël est décidé à agir contre les protecteurs des terroristes.