Une leçon tirée de l'observation du cerveau : l'amour n'est pas le fruit des émotions, mais un simple besoin physiologique comme la faim ou le sommeil. Il s'agit moins d'un sentiment que d'un état de motivation. Anthropologie et neurologie s'allient pour mieux cerner ce que nous considérons comme de beaux sentiments, et à réconcilier passion et raison.

" Je tombe tout le temps amoureuse, mais ça ne dure jamais... " " Je fais tout pour séduire et, quand j'y arrive, je suis déçu, je cherche ailleurs... " " J'ai besoin d'être en couple pour me sentir exister... " " J'ai tellement peur qu'on me quitte que je suis prête à tout accepter... " Ces petites phrases, et bien d'autres encore, évoquent une même situation : la dépendance amoureuse. Les drogués de l'amour ne se ressemblent pas tous certains aiment maladivement la séduction, la passion ; d'autres ne peuvent pas " lâcher " leur partenaire d'une semelle ; d'autres encore sont " accros " au sexe. Tous ont en commun de ne pouvoir vivre pleinement une histoire d'amour. Et si la dépendance amoureuse n'était pas de l'amour ? Et si, en amour aussi, il fallait grandir pour pouvoir passer de la dépendance à l'individuation ?

Recueil d'histoires et d'allégories montrant comment guérir les blessures émotionnelles, recouvrer la liberté et la joie ainsi que l'esprit du jeu, indispensables pour établir des relations d'amour. ©Electre 2022

Le tome 2 du Traité des vertus, intitulé Les Vertus et l'Amour, est consacré à la description des " vertus ", depuis celle du commencement (le courage) jusqu'à celle de la terminaison (la charité), en passant par celles de la continuation et de la conservation (la fidélité, la justice). Il distingue en outre deux plans tout à fait hétérogènes : celui des vertus de l'intervalle (fidélité, patience, modestie, amitié), que l'homme peut " posséder " et " garder ", mais qui, à peine acquises, tournent en mécanique vertueuse, radotage, complaisance pharisienne et hypocrisie ; et les vertus de pointe (humilité, générosité, sacrifice) que l'homme ne possède jamais, qu'il effleure seulement, d'une tangence impondérable, le temps d'une étincelle et d'une " apparition disparaissante ". Vaut-il mieux être, au premier sens, un rentier de la vertu et un vertueux gredin, ou, au sens métempirique, le saint ou le héros d'un instant ? L'amour résout peut-être, dans une certaine mesure, cette alternative, qui est aussi celle du bonheur et de la joie.