Un pays qui joue avec les mots est un pays qui se ment à lui-même, un pays qui avance les yeux fermés vers les gouffres de la réalité. Le gouvernement ne veut pas parler de rigueur, mais il la pratique en douce dans ses contorsions budgétaires. Le Premier ministre n'ose plus évoquer la France en faillite, mais les chiffres de la dette le crient à sa place.

Sommet européen, déclaration de politique générale, grande conférence sociale. En quelques jours, l'exécutif aura dressé le cadre du quinquennat. Si la rigueur budgétaire n'est pas une invitée surprise, elle va désormais empoisonner l'action gouvernementale.

Voilà près d'un an que l'économie stagne, que les rouages se grippent les uns après les autres. Désormais, la récession est plus probable que la rédemption.

Le nouveau président français connaît très mal le continent. Va-t-il mener une autre politique que son prédécesseur ? Pas fondamentalement. Un changement de style ? Assurément.

Depuis un moment, elle était interdite de séjour, expurgée du vocabulaire, taboue. Voilà qu'elle refait surface, bien décidée à ne pas s'en aller comme ça.

A quelques jours de la conférence sociale, le secrétaire général de la CFDT n'est pas hostile à une réduction des disparités entre public et privé. Mais prend aussi ses distances avec la future réforme, qu'il ne veut pas cautionner.

Les entraves à la croissance sont malheureusement bien réelles.

Jacques Attali vaut mieux que sa caricature.

Le choc pétrolier oblige à repenser une croissance tirée par la consommation en un modèle centré sur l'investissement et l'innovation.