Près de 1,5 million d'emplois industriels ont disparu depuis 1978. Mais le spectre d'une France sans usine peut être écarté.

Stratégie illisible, résultats décevants, panne conceptuelle : la valse des locataires de Bercy a fait perdre à la France trois précieuses années.

Après la victoire du non au référendum, l'auteur de "L'Illusion économique" analyse les nouvelles lignes de la "fracture sociale" en France et en Europe.

Les Français pensent que le coût de la vie est de plus en plus élevé. La faute au passage de l'euro ? Au calcul de l'indice des prix ? A la facture pétrolière ?

Villepin s'était donné cent jours pour rétablir la confiance. Elle n'est pas revenue : tous les clignotants sont au rouge et jamais les Français n'ont été aussi pessimistes.

Comment le nier ? Affligé d'un taux de croissance anémique, le modèle français craque de toutes parts. Les libéraux tiennent prêt leur traitement de cheval : celui qui rend les riches plus riches et les pauvres plus vulnérables.

Retour de la croissance et des créations d'emplois : l'économie française sort enfin de la crise... au moment où l'économie mondiale va ralentir. Sans réforme du modèle social et de la gestion de l'Etat, les sursauts de l'activité demeurent fragiles.

La semaine dernière, l'ancien ministre de l'Economie avait ouvert notre grand débat sur la rénovation de la gauche.

Le président lance la seconde phase des réformes. Mais il n'y aura pas d'offensive libérale à la hussarde pour imposer la rupture. Jacques Attali, nommé à la tête d'une commission internationale, est chargé de réaliser un audit décapant du modèle social français, pour faire accepter des mesures difficiles et impopulaires.

Faut-il laisser filer le déficit pour soutenir l'activité, alors que les Français s'impatientent pour leur pouvoir d'achat ? Ou au contraire éviter un nouveau dérapage des comptes de l'Etat, malgré un programme de réformes à haut risque : retraites, contrat de travail...