"C'est comment de travailler avec sa mère ?" Puisque la question m'avait été posée plus d'une fois depuis les premières projections du Policier,j'avais préparé ma réponse. C'était un épisode survenu en cours de montage que j'ai trouvé assez amusant. Ma mère et moi n'étions pas d'accord sur une coupe, aucun n'arrivait à convaincre l'autre, alors j'ai tranché: «On coupe comme je le veux parce que c'est le metteur en scène qui décide, et que le metteur en scène, c'est moi.» "Mais moi,je suis la mère du metteur en scène", a-t-elle répondu.

Partant des récits des anciens du village agricole de sa famille, Safi Faye mêle la mise en image des mythes et les échos de la politique contemporaine, les rituels et les scènes de la vie de tous les jours, les reconstitutions et les séquences ethnographiques. Faye réussit cette étourdissante opération à plusieurs niveaux grâce à une extrême sensibilité aux changements de rythme, à la sensualité des mouvements et au graphisme de l'image, qui vient par moments s'imprimer sur la rétine avec la force du cinéma muet.

Si le film de Claire Denis est si fort, si provocant, si repoussant par moments, c'est qu'en lançant ses personnages dans le vide, elle se donne les moyens d'évoluer dans un laboratoire. Sommaire. S'envoyer en l'air. Tabou, entretien avec Claire Denis.

Derrière "Swagger" et "Premières solitudes", la même passion d'une enseignante, Sarah Logereau.

Yolande Zauberman est à la tête de "M", un film sur les violences sexuelles envers les enfants dans la communauté juive ultra-orthodoxe. Entretien.

Née en 1905, décédée en 1991, la Britannique Muriel Box a consacré sa vie au cinéma. Scénariste, réalisatrice, elle compte à son actif des comédies, des films à suspense et des documentaires, faisant d'elle l'une des figures de proue des femmes dans le cinéma de ce siècle.

Varda par Agnès est une manière, pour la cinéaste de "Cléo de 5 à 7" et des "Glaneurs et la Glaneuse", de revisiter toute son oeuvre en la commentant avec l'acuité qu'on lui connaît.

La plupart d'entre nous ont fait sa connaissance en 2014. Coréalisatrice de "Party Girl" avec Marie Amachoukeli et Samuel Theis, un premier long métrage collectif et partageur dûment couronné d'une Caméra d'or à Cannes, Claire Burger dressait alors le portrait d'une femme mûrissante et libre. Une fille de l'Est déjouant toutes les normes. Presque cinq plus tard, la voilà qui s'affirme seule - au scénario et à la réalisation - pour mieux s'attarder sur une figure paternelle dévouée, sensible, un poil débordée par les femmes fortes qui l'entourent !

Mable, Mrs. Wallace Reid (Dorothy Davenport), Germaine Dulac... et les autres, bien d'autres en vérité. Vertu de l'anthologie, pouvoir des listes : ouvrir à la quantité sans prétendre indiquer un nombre fermé. Dans l'utile et beau coffret Lobster, elles sont neuf, qui contribuèrent à l'histoire d'un art longtemps jugé peu sérieux.

En 2012, Les "Cahiers du cinéma" s'interrogaient en couverture « Où sont les femmes ?» (no 681), devant le manque éclatant de réalisatrices. Cette question, devenue de plus en plus pressante, ne peut avoir de sens que si elle est accompagnée d’une autre : quelle place pour les réalisatrices dans l’histoire du cinéma ? On entend dire ici et là qu’il y a peu de femmes cinéastes, et toujours les mêmes noms reviennent.

"Brèves rencontres" (1967), le premier long métrage que Kira Mouratova réalise seule, pose tout de suite un des aspects essentiels de sa démarche.

Rencontre avec Nadège Trebal autour de sa première fiction , "Douze mille".