Le système de retraite par répartition ne suffira pas à lui tout seul. De l'obligation de généraliser un système mixte, incluant des mécanismes de capitalisation.

Ce n'est pas parce que la crise financière fait la preuve des vertus de la répartition qu'il faut pour autant jeter la capitalisation. On a besoin des deux systèmes pour financer les retraites

La tragi-comédie de la rentrée sociale.

Réforme Woerth ou pas, le modèle de retraite à la française est à bout de souffle.

Fin prochaine de l'âge d'or des retraites en France du fait d'un besoin de financement de 1% du PIB (soit 20 milliards d'euros) à l'horizon 2020 et jusqu'à près de 2,5% dans la pire des hypothèses à l'horizon 2040. Alors que le système de retraite français, reposant sur la répartition, était l'un des plus généreux au monde, la récession et le besoin de financement nécessitent d'intervenir pour enrayer la réforme.

Nécessaire relance d'une réforme des retraites, en France, en 2013, après celle douloureuse de 2010, alors que le pays n'a pas encore trouvé la bonne mécanique redistributive assurant l'indispensable équilibre financier du système. Une voie semble pourtant possible, celle adoptée par la Suède et consistant à transformer le régime de répartition en points de retraite pour contenir les dérapages. Une réforme systémique qui ne peut réussir qu'à la condition de l'unification des régimes. Mais l'opération est titanesque en France où pas moins de 35 régimes de retraite coexistent.

Le système de retraite actuel élaboré sous l'ère industrielle apparaît de moins en moins viable dans une économie marquée par la mondialisation, une société postindustrielle empreinte de pluralisme et des parcours de vie profondément différents. Un changement de paradigme est incontournable pour assurer une solidarité durable.

Sarkozy s'est imposé de réussir cette réforme. Pour des raisons internes : prouver qu'il agit. Et externes : montrer aux Européens que les déficits sont sous contrôle.

S'affichant comme un grand réformateur, Nicolas Sarkozy a jusqu'à présent davantage conforté que remis en cause les corporatismes. En cause : une méthode inefficace, des syndicats défaillants et un Parlement sous influence.

Quinze années de réformes politiques différées et d'immobilisme syndical ont conduit notre système de retraite à la catastrophe.