Depuis leur confinement aux Tuileries, Louis XVI et la reine espèrent un geste des puissances étrangères... en vain. Une solution, jusque-là repoussée, s'impose : fuir au plus loin ce Paris révolutionnaire.

On est frappé, à relire les numéros de notre revue depuis quarante ans, de voir à quel point l'histoire est vivante. Elle accompagne les turbulences du monde, les découvertes de la science, les tragédies ou les interrogations sur l'identité. Elle s'attaque, inlassable, aux massifs d'archives abandonnés par les dictatures en déroute, pour y trouver des réponses aux questions laissées béantes, aux drames inexpliqués, aux aveuglements devenus incompréhensibles.

Prenant acte de ce qu'il appelle d'entrée de jeu la fin de la "croyance révolutionnaire", Jean-Claude Milner y voit une invitation, non à la ranger comme tant d'autres au cimetière des illusions du passé, mais bel et bien à enfin penser ce qui fut à la fois un paradigme et un événement unique en ces matières, à savoir la Révolution française.

Le livre "La Révolution française n'est pas un mythe", écrit par de Sophie Wahnich, a l'opportunité de l'intempestif. A l'heure où tant d' " observateurs ", les yeux fixés sur les sondages, se demandent qui présidera aux cérémonies de la prochaine Fête Nationale, l'historienne s'interroge sur ce qu'il est advenu, dans la France contemporaine, du 14 Juillet et plus largement du " moment Révolution française ".