"L'Avventura", "La Notte"... La passion entre le réalisateur Michelangelo Antonioni et l'actrice Monica Vitti a enfanté des chefs d'oeuvre du 7e art. Ce couple mythique du cinéma de soucoupe volante, perché sur une falaise de Sardaigne. Achevée après leur séparation, la Cupola n'abritera jamais leurs amours.

La disparition, le même jour, de deux maîtres du cinéma européen, Ingmar Bergman et Michelangelo Antonioni, a été l'un des événements marquants de l'année écoulée. Deux grands cinéastes américains leur rendent ici hommage.

Michelangelo était un homme penché sur le futur, il ne parlait jamais du passé ; mais une fois, dans une conversation, il m'avait évoqué un nom de quartier, San Giorgio. La majestueuse église de San Giorgio, première cathédrale de Ferrare, était le décor idéal pour un dernier adieu au citoyen le plus illustre de la ville émilienne.

Je me suis interrogé ici même, à plusieurs reprises, sur la capacité d'une exposition à rendre compte non seulement de « l'univers » d'un cinéaste (terme vague et décoratif), mais des ressorts de sa création, de la dynamique de son oeuvre. Quelques photos de tournage, des lettres manuscrites et deux, trois affiches n'apportent pas grand-chose, pas plus que la présence d'un ou deux accessoires cultes dans la scénographie - et c'est hélas ce à quoi l'on en reste souvent.

Impossible de considérer "Par-delà les nuages" comme le dernier film d'Antonioni, encore moins comme le dernier de Wim Wenders...

A 89 ans, à demi-paralysé mais l'esprit intact, le cinéaste italien dirige du regard le premier volet d'"Eros", tryptique érotique.

"Eros" rassemble les trois cinéastes autour d'un même thème (la sensualité) et confirme le regain d'intérêt pour les films collectifs. Mais comment réussit-on à faire tenir trois pointures dans le même lit ?