Entre les propositions de Jacques Delors et celles d'Alain Madelin, il y a certes bien des points communs : tous deux sont partisans d'une remise à plat de la fiscalité, des dépenses de l'Etat, des financements de la protection sociale. Ils sont aussi d'accord sur l'urgence du changement...

Augmenter les salaires ? Hérésie il y a deux mois, c'est devenu le mot d'ordre de tous les candidats à la présidentielle. Dans "Le Débat interdit", Jean-Paul Fitoussi explique pourquoi des dogmes qui ont coûté si cher s'effritent.

Pour bon nombre de députés et de patrons, les responsables de la crise, ce sont les technocrates du ministère des Finances, qui, depuis 1983, imposent leur diktat à l'économie française. Et d'abord le directeur du Trésor, Jean-Claude Trichet, apôtre du franc fort.

On a mis en pratique tous les préceptes des bons économistes : l'inflation, d'où venait le mal, on l'a jugulée, le libre échange, condition de toutes les croissances, on l'a développé ; le franc fort, emblème de notre compétivité, on l'a rétabli. Et pourtant la France est le pays des 3 millions de chômeurs, de la croissance quasi nulle, de la déflation... De la peur.

Un coup de rigueur, un coup de relance... A quinze jours d'intervalle, le Premier ministre a pris un virage à 180 degrés. Hier il limitait les déficits en augmentant les impôts. Aujourd'hui il multiplie les dépenses en lançant un grand emprunt. Que s'est-il passé ? Erreur de diagnostic ? Faute dans le choix du traitement ?

Baisse des taux, dégel de l'épargne et confiance politique. Ce sont les trois jokers du Premier ministre. il en aura bien besoin pour faire réussir une politique économique de rigueur. Comment convaincre les Français qu'il faut de nouveau consommer et investir au moment où on leur demande de payer 70 milliards de francs d'impôts supplémentaires ? Histoire d'un plan qui marque l'acte de naissance du nouveau balladurisme.

La France aurait-elle glissé dans le groupe des cancres de la classe européenne, en termes de création de richesses ?

Pour l'économiste Elie Cohen, EDF devra accélérer sa mutation pour résister à la concurrence européenne. Le groupe public devra donc poursuivre sa fort coûteuse expansion internationale et accepter une privatisation partielle pour trouver les moyens de ses ambitions.

Pour la première fois dans la Ve République, le ministère de l'Economie et des Finances échoit à un patron.

Peut-on être plus différents ? Condamnés à naviguer ensemble, le patron du PS et le plus gradé des éléphants ont pourtant conclu une alliance secrète.

Chasse au gaspi budgétaire, privatisations et retour de la confiance pour redonner aux Français le goût de dépenser. Le nouveau ministre des Finances a fixé sa ligne. Il conteste aussi le pacte de stabilité de Maastricht. Le gouvernement Raffarin devra s'y plier. Sinon...