Entre 1939-1940, la France a-t-elle pensé et refait la guerre comme en 1914-1918 ? Le dialogue établi entre les histoires des deux conflits mondiaux, enrichi d'une analyse des représentations propres à l'entre-deux-guerres permet à Philippe Garraud de répondre par la négative. Mêlant histoire militaire, politique, économique et sociale, l'auteur offre une vision renouvelée des conceptions militaires à l'aube de la seconde guerre mondiale.

Comment commémorer les morts tombés au champ d'honneur, alors même que ces soldats servaient un régime totalitaire - en l'occurrence le national-socialisme ? La République fédérale allemande dut, dès 1949, affronter ce problème en proposant de développer un culte des morts globalisé (ou indifférencié) susceptible de porter des interprétations divergentes.

La mémoire de la Seconde Guerre mondiale a, durant de longues années, entravé le développement des relations unissant l'Australie au Japon. L'intensification des échanges commerciaux comme le spectre de la guerre froide ont cependant amené Canberra à réviser ses positions, sans pour autant totalement dissiper les contentieux entre les deux pays. Le souvenir du second conflit mondial a, il est vrai, été instrumentalisé par les gouvernements travaillistes, soucieux d'émanciper la grande île de sa gouvernante anglaise.

France 2 diffusait, entre le 8 et le 22 septembre 2009, six épisodes de la série télévisée Apocalypse. Ce documentaire historique, proposé en début de soirée, a connu un véritable succès public, auquel a fait écho une salve de commentaires, tour à tour louangeurs ou critiques. La revue Vingtième siècle entend contribuer au débat, en offrant deux analyses parallèles d'historiens, particulièrement attentifs au sort que les images font à l'histoire de la Seconde Guerre mondiale.

Comme d'autres secteurs, mais avec une portée symbolique toute particulière de par son aura intellectuelle, le monde de l'édition a connu d'importants tourments pendant la période de l'Occupation, sur lesquels toute la lumière n'a pas encore été faite. Suivant un récit tenace, construit à la Libération, les grandes maisons d'édition auraient en effet largement subi les exigences nazies venues de Berlin.

Si la délation fut, dans la France des années sombres, un phénomène assurément massif, elle eut surtout des conséquences individuelles parfois tragiques. L'affaire Annette Zelman, que retrace Laurent Joly, révèle ainsi que l'hostilité à un mariage pouvait conduire à la mort. Mais tout en tournant le regard sur une triste dénonciation, l'historien évoque également les préludes de la destruction de la communauté juive de France dont cette moderne Juliette fut l'une des premières victimes.

En août 1914, la mobilisation générale constitue sans nul doute un phénomène inédit à l'échelle nationale. Pour les couples, l'entrée en guerre signifie avant tout la séparation, expérience éminemment intime mais largement partagée au plan collectif. Cet article propose de saisir le moment décisif de la séparation conjugale en août 1914 à travers des aspects de l'expression des émotions.

Entre septembre 1939 et juin 1940, polices et justice françaises traquent divers discours et comportements publics. Définis par le mot « défaitisme », ces expressions sont supposées atteindre le moral des Français. Les manifestations de ce « défaitisme » révèlent une société populaire troublée et partiellement apolitique. Cependant, dans plus de la moitié des cas, ce terme concerne des sensibilités politiques connues. Parmi elles dominent l'extrême gauche et l'extrême droite. Au premier rang s'exprime surtout une parole « défaitiste » inscrite dans la culture communiste.

A la suite de l'invasion allemande de la Pologne en septembre 1939, plus de cinq cent mille personnes sont évacuées de chaque côté de la frontière franco-allemande. Pour les plus d'un million de civils évacués, les dix mois qui suivent représentent un « exil intérieur ». Il va sans dire que de telles mesures ne se préparent pas en un jour. Les préparatifs desdites évacuations commencent beaucoup plus tôt en France qu'en Allemagne, mais subissent cependant dans les deux pays des changements par rapport aux mesures envisagées initialement.

Historienne de l'art, professeur à Sciences-Po, Laurence Bertrand Dorléac s'exerce pour la première fois au commissariat d'exposition. Réunissant plus de quatre cents oeuvres au musée d'Art moderne de la Ville de Paris, elle explore l'art produit dans la période sensible de la Seconde Guerre mondiale.

Vainqueur de quatre élections successives, Roosevelt dirige les Etats-Unis pendant une période exceptionnellement longue de douze ans, du 4 mars 1933 au 12 avril 1945. Par la force de sa personnalité et la vigueur de son action, il constitue à lui seul un facteur d'unité à un moment où les Américains traversent deux crises majeures, la Grande Dépression et la Seconde Guerre mondiale. La coïncidence entre la maladie d'un homme privé de l'usage de ses jambes et les épreuves de ses concitoyens éclaire d'un jour singulier sa carrière politique.