Sébastien de Montessus, ancien protégé d'Anne Lauvergeon chez Areva, a amassé une fortune considérable et multiplié les opérations opaques à l'étranger. Son nom apparaît dans un réseau international de fraude fiscale et de blanchiment de capitaux basé aux Emirats arabes unis. Révélations. Le "baron noir" d'Areva. Le Prince, la philanthrope et la lessiveuse. "J'ai signé des papiers en blanc..."

Le propos est pesé, le phrasé posé. Du lent débit qu'il affectionne, Daniel Lebègue, ancien militant de la CFDT et du PS, ex-haut fonctionnaire devenu grand patron, déroule de limpides exposés sur les finances de la planète. Cet homme aussi courtois que distant, prototype exact du "grand serviteur de l'Etat", mène depuis onze ans un combat passionné contre la triche, qu'elle s'appelle "fraude fiscale", "blanchiment" ou "corruption".

L'ancien spécialiste en informatique bancaire devenu lanceur d'alerte explique les avancées de l'enquête internationale sur un système d'évasion très organisé.

Il avait fui Genève avec des informations explosives sur HSBC. Revenu en France l'été dernier, l'ancien salarié de la banque Suisse a déjà permis au fisc de récupérer 231 millions d'euros.

Sous la pression internationale, le Grand-Duché s'engage à transmettre au fisc les revenus de ses éventuels clients "offshore". Une petite révolution.

L'OCDE et l'ONU mettent à la disposition des pays pauvres des moyens pour contrôler les montages des multinationales. Reportage.

Fin 2012, "Mediapart" fait trembler la République en révélant que l'homme censé lutter contre la fraude fiscale la pratique lui-même. Pas directement, bien sûr. à l'heure où les montages opaques remplacent les mallettes de billets, des conseillers s'en chargent. Et si, le temps d'un récit, les fraudeurs redevenaient acteurs ? Et si nous inventions un député adepte de l'évasion fiscale ? La loi viendra-t-elle contrarier ses projets ?