La guerre déclenchée par Vladimir Poutine renvoie l'Europe des décennies en arrière, au temps de la guerre froide. Confrontés à de nouveaux défis face à une puissance menaçante à ses portes, les Européens sont sommés de se réarmer, de revoir leur stratégie énergétique et de faire preuve de solidarité avec les réfugiés ukrainiens, qui sont près de 3 millions aujourd'hui. Sommaire. Le nouveau rideau de fer. Europe, l'appel aux armes. Michel Goya : "La première phase du plan russe a échoué". Réfugiés, caravane de la douleur. Mariyan Kamysh : "Il faut que maman sorte de là".

Brouille diplomatique dans le pipeline. La construction du gazoduc Nord Stream 2 se termine bientôt : il reliera la Russie à l’Allemagne afin d’alimenter une partie de l’Europe en gaz russe. Biden, comme son prédécesseur, s’y oppose, Merkel tient tête à son allié américain, et Macron, pour l’instant, semble plutôt favorable à l’abandon du projet. Une belle partie d’échecs en perspective.

La stratégie d’intervention de l’UE sur les conflits internationaux, en particulier autour de ses frontières, fait pour le moins débat.

Face à la Chine et aux Etats-Unis, l’interdépendance équitable pourrait devenir un programme plus ambitieux et plus conquérant.

Une mansuétude surprenante au vu du comportement autoritaire et erratique d’Erdogan. En cas de tensions avec la Turquie, bien que tous soient alliés au sein du même traité militaire, les Européens ne doivent pas compter sur un soutien des Etats-Unis. Ce constat devrait être une raison supplémentaire de gagner en autonomie stratégique et d’être en mesure de prendre seuls les décisions qui s’imposent à leurs portes.

Sans céder à la sidération d’une guerre qu’on croyait impossible sur le continent, sans tomber dans les travers de la lenteur et de la désunion, l’Europe s’est rassemblée pour revendiquer les atours d’une puissance que Vladimir Poutine avait sans doute sous-estimée. Cela suffira-t-il pourtant à faire reculer le maître du Kremlin ? Rien n’est moins sûr. Vladimir Poutine a répété plusieurs fois sa détermination à poursuivre « sans compromis » son offensive.

La longue traîne des engrenages à venir et des chocs en retour n’en est qu’au tout début.

Dans un monde arabe en ébullition, la passivité des Européens laisse place aux ambitions d'autres puissances, parrains déclarés de projets contre-révolutionnaires. Soutenir les aspirations démocratiques des peuples de la région ne semble pas la priorité des décideurs européens, qui développent plutôt une stratégie d'endiguement des conflits et de limitation de leurs effets sur le plan sécuritaire et migratoire.

L'Hexagone se distingue en Europe par sa propension à formuler de grandes orientations, une caractéristique qui fait partie du subtil équilibre franco-allemand dans l'Union, analyse cette chroniqueuse néerlandaise.

Kiev encerclé, Marioupol, Kharkiv et Mykolaïv pilonnés... Les forces russes poursuivent leurs attaques tous azimuts, semant la mort et la terreur. Elles ont même bombardé, le 13 mars 2022, une base militaire proche de la frontière avec la Pologne. Comme un avertissement. En quelques jours, l’Europe a vu ses certitudes voler en éclats. Une nouvelle histoire commence, annonce le politologue bulgare de renom Ivan Krastev. Sommaire. Un embrassement inéluctable ? Marioupol, anéanti pour l'exemple. L'histoire de Tetiana, Mykyta et Alisa, morts près d'un pont à Irpin.

Face à la menace russe, le président français veut transformer l'Union européenne. Un projet semé d'embûches.

« L’Europe a créé un marché, elle n’a pas créé une puissance », se lamentait le journaliste Jean-Jacques Servan-Schreiber dans son célèbre opus "Le défi américain" (Denoël, 1967). Pourtant, l’Europe puissance semble relancée tant par la guerre en Ukraine que par la présidence française de l’Union européenne au premier semestre 2022. La « puissance » constitue, aux côtés de la « relance » et de l’« appartenance », l’une des trois priorités de cette présidence. À l’heure de son achèvement, un premier bilan peut en être dressé sous le prisme de l’Europe puissance.