« L'homme possède de déconcertantes possibilités de résistance physique et morale et, même à genoux, il lutte et continue à avancer, d'autant plus quand il y va de sa vie. Nous poursuivions, sachant qu'à l'aurore de ce jour-là, le soleil et l'air de la liberté nous attendaient. En arrivant à la cime d'une montagne, le guide nous regroupa. Nous pouvions nous reposer. Le jour naissait. Assis, nous attendions la totale clarté de ce jour mémorable ». C'était au matin du 14 mai 1948, Rafaël Monreal, fuyant le régime franquiste, arrivait en France. Le chemin de Rafaël retrace le destin d'un jeune homme de condition modeste, originaire de Valence, de 1917 jusqu'aux années cinquante. Dans ce récit, écrit dans les années quatre-vingt, Rafaël Monreal nous fait vivre la montée du fascisme et brosse un tableau intime des ravages de la guerre civile. Démocrate et antifasciste convaincu, mais ni militant ni idéologue, il raconte la vie quotidienne des obscurs et des sans-grades pendant la guerre d'Espagne et nous fait pénétrer, sans apitoiement ni complaisance, au coeur des troupes républicaines.

Le voyage du Winnipeg retrace l'histoire du bateau affrété par Pablo Neruda, qui a transporté 2400 réfugiés espagnols fuyant le Franquisme, durant l'été 1939, au départ de Pauillac, près de Bordeaux, à destination de Valparaiso (Chili). Ce livre est basé sur une enquête minutieuse, réalisée au Chili, en France et en Espagne. L'histoire est écrite à partir des témoignages collectés directement auprès des survivants qui avaient à l'époque de la traversée, entre 5 et 13 ans. le témoignage précieux de Jean Rivoual, ancien membre de l'équipage du Winnipeg, complète ces sources d'information.

Fuyant leur pays en 1939, les républicains espagnols traversent la frontière vers la France. Dans le camp où ils sont regroupés, les réfugiés connaissent le froid, la faim, le dénuement. L. Bonet raconte ces longs mois marqués de difficultés mais aussi de solidarité. D'un ton sobre un beau récit.